La vraie et vivante dévotion
Dans l’expérience chrétienne, on trouve différentes manières de vivre la foi, selon la sensibilité, l’éducation et l’histoire de chacun. Cependant, pour suivre vraiment le Seigneur Jésus, il est important de se rappeler qu’il est véritablement homme, avec un corps fait de chair et d’os, de sensations et d’émotions. Voici la raison pour laquelle la foi n’implique pas seulement l’esprit, mais aussi notre monde émotionnel, nos gestes et nos actions. Le Fil rouge de ce mois, consacré à la dévotion populaire, l’explique bien. Processions, ostensions, gestes concrets - comme ceux des pèlerins à Padoue qui posent leur main sur le tombeau de saint Antoine -, sont parfois interprétés comme des formes de superstition. Mais attention, la différence est dans la manière dont ils sont vécus. Ils peuvent être des expressions concrètes de confiance, d’affection, de prière. En ce sens, ce n’est pas la magie qui est recherchée, mais l’expérience de l’amour de Dieu, comme le dit saint François de Sales : « La vraie et vivante dévotion […] présuppose l’amour de Dieu, ainsi elle n’est autre chose qu’un vrai amour de Dieu ».
Un beau témoignage nous vient de l’Église de Corse, qui a accueilli le pape François lors de la conclusion du colloque sur la « Religiosité populaire en Méditerranée », et où se tiendra, fin mars, une mission antonienne, avec la présence des reliques de saint Antoine. Des occasions précieuses pour raviver la foi en notre temps.