Le Paris de la modernité
Le parcours de l’exposition nous guide à la découverte des hauts lieux de la modernité. Elle commence à Montmartre dans des ateliers comme ceux du Bateau-Lavoir. Laboratoire de la modernité, cet atelier collectif où s’installe Picasso en 1903 est le lieu de discussions artistiques passionnées. Tous se retrouvent au cabaret du Lapin-Agile, où ils se mêlent aux poètes et écrivains. Mais l’augmentation des loyers les poussera à s’installer de l’autre côté de la Seine, à Montparnasse.
Au cœur de la modernité
Marqué dès 1905 par le scandale des œuvres fauves, le Salon d’automne accompagne la naissance de l’art moderne. La modernité passe également par les progrès de la technique et de l’industrie. L’exposition présente un aéroplane et une voiture Peugeot et montre comment la fréquentation des salons automobiles et aéronautiques par des artistes comme Marcel Duchamp ou Robert Delaunay influence leurs œuvres. Non loin de là, le nouveau Théâtre des Champs Élysées est construit par Auguste et Gustave Perret. Le bâtiment en béton armé allie des matériaux et des technologies innovantes à une esthétique épurée, qui annonce l’art déco. Le sculpteur Antoine Bourdelle conçoit la décoration de la façade. Maurice Denis, Édouard Vuillard, Jacqueline Marval participent à la décoration intérieure. Le théâtre ouvre en 1913 avec Le Sacre du printemps interprété notamment par le danseur Nijinski. Le spectacle choque le public et la critique mais fait entrer l’œuvre et le théâtre dans la légende.
La guerre et après
La vie culturelle parisienne s’interrompt brutalement avec la guerre. Certains artistes comme Georges Braque, André Derain, Fernand Léger, sont mobilisés. D’autres, de nationalité étrangère comme Marie Vassillieff, Ossip Zadkine, Guillaume Apolinnaire, s’engagent pour soutenir les troupes et la population.
La vie culturelle parisienne reprend son cours en 1916. La galerie Barbazanges présente L’art moderne en France, en juillet. Picasso y expose pour la première fois ses Demoiselles d’Avignon. Au Théâtre du Châtelet en 1917, le ballet Parade réunit Cocteau, Satie et Picasso. De fait, des innovations artistiques majeures surgissent dans cette période.
Avec la paix, arrivent les « années folles », une période de soif de vivre où la vitesse est portée par toutes les nouveautés. Une myriade d’artistes converge vers Paris. Les peintres Soutine et Foujita sont les plus en vogue. Les femmes qui ont souvent remplacé les hommes partis au front, prennent leur revanche. Des artistes comme Marie Laurencin, Sonia Delaunay, Jacqueline Marval, Chana Orloff ou encore Tamara de Lempicka participent pleinement aux avant-gardes
En 1925, l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes rencontre un immense succès et acte le rayonnement de « l’art déco ». Plusieurs salles de l’exposition sont consacrées à ce mouvement avec des chefs-d’œuvre, notamment du mobilier de Ruhlmann, un monumental Ours blanc de Pompon aux lignes épurés et la Tour Eiffel de Robert Delaunay.