Une retraite pour un renouveau
Certes, nous avons toutes et tous été contraints de vivre un temps de coupure avec le monde, pendant les périodes de confinements, complets ou partiels, différents suivant les pays (France, Italie, Belgique, Suisse). Mais avec les enfants, la famille, le télétravail, les soucis, la vulnérabilité mise à nu, cela n’a pas forcément été un moment de retour en nous-mêmes, de sérénité ou d’approfondissement spirituel. Beaucoup en émergent épuisés, déprimés, inquiets pour l’avenir.
D’où l’importance, maintenant qu’une sortie (définitive ?) de la pandémie s’esquisse un peu partout en Europe occidentale et en Afrique, de nourrir à neuf notre espérance. Quoi de mieux pour cela que de profiter de l’espace des vacances estivales afin d’expérimenter une semaine de retraite ou trois jours de récollection, en silence, dans une maison de ressourcement spirituel, lors d’un pèlerinage, ou seul dans un chalet de montagne ou une petite maison au bord d’un lac ou de l’océan ?
Pour nous retrouver nous-mêmes, goûter au silence, contempler la nature, lire la Parole de Dieu, plonger dans un ouvrage d’un Père de l’Église ou d’un mystique, rencontrer le Seigneur au plus profond de nous par la prière, la méditation, l’oraison. Le Père et le Fils ont fait leur demeure en nous par l’Esprit (Jn 14, 23). Si nous demeurons proches de notre cœur profond, nous expérimentons la présence de la Trinité sainte, nous pouvons lui parler et nous ouvrir à sa grâce, dans l’abandon à sa divine volonté.
Cela peut constituer un rendez-vous fructueux avec notre Maître intérieur pour refaire le point, voir que garder de positif de ces deux dernières années, que laisser de côté de ce que nous vivions jusqu’au début 2020, quelles modifications apporter à notre façon d’appréhender l’existence, d’être en relation avec les autres et la nature, de fréquenter Dieu.
Bien sûr, cela est susceptible de donner un coup de fouet nouveau à notre activité professionnelle. Mais il serait extrêmement dommage de ne considérer ces derniers mois que comme une sorte de parenthèse, désormais fermée, sans en retenir un certain nombre d’orientations pour notre « vie d’après ». Et de telles perspectives gagnent à être dégagées en présence du Seigneur, en prenant le recul de la plongée à la fine pointe de notre âme.
De nombreux centres spirituels s’offrent à nous, de colorations variées : ignatienne, carmélitaine, dominicaine, bénédictine, cistercienne, etc. Avec les enseignements d’un prédicateur, un accompagnement personnel, dans le silence. En participant aux offices et aux Eucharisties d’une communauté, monastique ou nouvelle, ou en se retirant complètement. À chacun de choisir la forme qui lui convient. Aucune n’est meilleure que les autres. L’essentiel est de créer un espace intérieur où laisser Dieu faire, parler, agir. Il n’a pas fini de nous surprendre. Il se sert même des épidémies et des catastrophes – à éviter bien sûr – pour en tirer un message qui nous construit et nous relève.