Peut-on oublier nos racines ?
En principe, lorsqu’une partie ou un membre de notre corps souffre, la souffrance atteint le corps tout entier. Il en va de même dans le Corps du Christ qu’est l’Église. En réalité, on peut affirmer que le Christ continue aujourd’hui encore sa Passion par les souffrances qui sont infligées au peuple des croyants.
Nos frères chrétiens d’Orient en sont une preuve vivante. Dans une terre où la perspective de la paix semble s’éloigner toujours davantage, ils sont poursuivis, chassés de leur terre, dépouillés de tout, quand la persécution ne va pas jusqu’à l’extermination. Le martyre est devenu pour eux une réalité quotidienne. Malgré leur petit nombre, ces communautés tiennent par une fidélité sans faille à leur foi au Christ. Elles sont devenues ainsi une richesse irremplaçable pour l’Église, car elles nous témoignent ce que c’est que d’être croyants au Christ. Pour leurs pays, qu’elles ont contribué à construire et à façonner depuis deux mille ans, et où aujourd’hui une violence haineuse se déchaîne, elles restent l’humble levain de paix, de pardon et de fraternité qui vient du Christ. Malgré leur fragilité, elles représentent ainsi une vraie chance d’avenir pour ces pays qui semblent avoir perdu la raison.
Au moment où nous allons entrer en Carême, je vous invite à lire les deux articles des pages 8 à 14 : ils peuvent nous aider à inscrire ces frères chrétiens d’Orient dans notre prière et, pourquoi pas, dans un effort de partage nécessaire et fraternel.