Participer à la création

Comment parler du travail manuel sans que la mémoire ne me renvoie à mon enfance, à tout le temps que j’ai passé dans l’atelier de mon père qui était menuisier. Je me souviens de sa patience, de son goût du travail bien fait, de l’estime des clients, et de notre fierté d’avoir un tel père. Aujourd’hui encore, il me reste ce regard d’admiration respectueuse pour ceux qui savent créer et transformer la vie quotidienne avec leurs mains, leur talent et leur savoir-faire. Bien sûr, le travail n’est pas toujours manuel, mais, de quelque nature qu’il soit, il est indispensable pour que les personnes aient leur place dans la société. En apportant sa contribution, chacun peut trouver une raison de vivre et de s’épanouir. La foi me permet aussi de reconnaître que le travail humain donne à l’homme la capacité de participer activement à l’œuvre de la création. Mais concernant plus particulièrement le travail manuel, nous ne pouvons oublier que Jésus, le Fils de Dieu lui-même, a travaillé de ses mains en exerçant avec Joseph le métier de menuisier-charpentier.
Ce rappel se révèle particulièrement précieux pour notre société qui tend à dévaloriser le travail manuel en croyant que la réussite et l’épanouissement ne pourraient s’y retrouver. Comme croyants, il nous revient  d’œuvrer pour faire reconnaître la noblesse du travail, y compris manuel, et pour qu’il ne soit jamais utilisé pour exploiter, asservir et rabaisser les personnes. Nous y serions tous gagnants.