L’hiver finissant a beau avoir encore des sursauts frileux, nous savons bien que ses jours sont comptés. J’aime regarder la force de vie des bourgeons et la puissance de la sève qui monte. Oui le printemps est inéluctable, et la vie reprendra le dessus. Chaque année, le printemps me remplit d’espérance et de joie. De plus, il me fait toujours penser à Pâques. Après les ombres de la Passion et les nuits des forces du mal qui ont voulu broyer le Sauveur. Alors qu’on l’avait enterré, et roulé sur lui la lourde pierre du tombeau. Alors qu’on croyait son sort réglé, voilà qu’à l’aube de Pâques la vie nouvelle du Ressuscité jaillit avec puissance. Ce jaillissement de la Vie reste toujours un mystère. Mais, en y regardant avec attention, nous pressentons que tout donner par amour ne conduit pas à la mort. Tout ce que l’on donne par amour n’est jamais perdu : mystérieusement, il fait naître la vie. C’est le mystère pascal de la Vie qui jaillit de l’amour.
Et je reviens au printemps : je ne me lasse pas de regarder les pousses qui sortent humbles et fortes, porteuses de vie. Oui, voilà que le grain de blé tombé en terre n’a pas disparu. Voilà qu’une humble pousse se lève fragile et tenace, déjà porteuse de l’avenir de la future moisson.
Pâques nous fait passer de la mort de nos péchés, de nos peurs et de nos lassitudes à un avenir nouveau qui s’ouvre devant nous. C’est une belle protestation contre tout ce qui conduit à la mort.