Médias : du vrai,  du beau et du bon !

« Des paroles de lumière sur des pages de lumière ». Tel est le vœu que nous formulons pour notre monde avec ces mots empruntés à Mgr Dario Viganò, Préfet du Secrétariat pour la communication du Saint-Siège. Cette diffusion de paroles pures et lumineuses va aussi dans le sens de la lutte contre les fausses nouvelles. Chaque année, pour la Journée mondiale des communications sociales, le pape propose des points de vigilance. Pour 2018, le pape François lance un appel urgent à contrer les fake news, informations fausses et nocives. Le titre de son Message est clair : « La vérité vous rendra libres. Fausses nouvelles et journalisme de paix ». Ces « informations infondées contribuent à générer et à alimenter une forte polarisation des opinions », précisait le Saint-Siège en présentant ce Message. Pour cette journée célébrée au printemps, (le 13 mai 2018 pour la prochaine édition), le thème est généralement communiqué le 24 janvier, jour de la fête de saint François de Sales, patron des journalistes. Cette année, le Pape a pris quelques mois d’avance. Peut-être pour insister sur la responsabilité des médias dans un monde surinformé !

Évangélisation et influence
« Peu de professions ont autant d’influence sur la société que celle du journalisme », affirme le pape François. Les médias sont un moyen fort d’évangélisation. Face à ce pouvoir, les journalistes doivent porter « une attention particulière par rapport à la vérité, à la bonté et à la beauté ». Cela les rend proches du but de l’Église car elle « existe pour communiquer justement ceci : la Vérité, la Bonté et la Beauté “en personne” ». Selon le Pape, la mission du journaliste est d’« arriver le plus près possible de la vérité des faits et ne jamais dire ou écrire une chose que l’on sait, en toute conscience, être fausse ». Il rappelle aussi que les dictatures ont « toujours cherché, non seulement à s’emparer des moyens de communication, mais aussi à imposer de nouvelles règles à la profession de journaliste ». En 2013, peu de temps après son élection, le Saint-Père avait reçu les représentants des moyens de communication et leur avait clairement affirmé que les médias doivent conduire l’homme à « chercher à connaître toujours plus la vraie nature de l’Église, et aussi son cheminement dans le monde ».

Bruit et buzz
Le plus vieux média du monde ne serait-il pas le bouche-à-oreille, la rumeur ? (buzz, en anglais). Le buzz est ce qui nourrit Internet ! Le pape François appelait les jeunes rassemblés aux JMJ de Rio (Brésil) en 2013 à « faire du bruit » ! Autrement dit, l’Église est clairement appelée à se faire entendre, de manière audible et claire ! Avec la vitesse d’Internet, une information peut être communiquée en un instant à toute la planète. Internet et les réseaux sociaux sont ainsi une opportunité phénoménale pour faire connaître Jésus Christ et l’Église.

La Fondation pour l’évangélisation par les médias l’avait bien perçue. Créée il y a 10 ans, elle a pour but de regrouper, créer des synergies entre les initiatives d’évangélisation afin qu’elles soient diffusées et ne restent pas isolées. Ainsi, sur Internet, une image bien légendée, une belle vidéo ou un bon article peuvent toucher des milliers de cœurs ! Sans oublier que, pour évangéliser, les médias et ceux qui diffusent des informations, doivent le faire à visage découvert, loin de l’anonymat. Avancer caché est une fourberie pour tous et peut conduire à une désinformation.

Le mal de la désinformation
Pour le pape François, la désinformation est « probablement le plus grand mal qu’un média puisse infliger ». C’est pour cela que « l’Église veut offrir une contribution en proposant une réflexion sur les causes, les logiques et les conséquences de la désinformation dans les médias », explique le Saint-Siège en présentant le Message. Cette prochaine Journée mondiale cherche à promouvoir « un journalisme professionnel », un « journalisme de paix qui favorise la compréhension entre les personnes » et cherche la vérité.

Vérifier les faits
Depuis les dernières élections présidentielles américaines et françaises, Facebook et Google ont promis de travailler au frein de la propagation des fausses nouvelles, suspectées d’avoir influencé le déroulement de ces campagnes.
Facebook a d’ailleurs lancé un outil de vérification des faits, dit fact-checking. La fake new est une « nouvelle vraisemblable, mais non vérifiée », ce qui la rend « dangereuse » et « distante de la vérité ». Mgr Viganò déplore aussi que les fausses nouvelles se répandent notamment autour d’informations qui ont « un impact émotionnel fort ».

Vigilance
La banalisation des informations douteuses sur les réseaux sociaux est désormais implantée. Chacun est alors appelé à la vigilance car l’automatisation de la vérification des contenus malhonnêtes, mensongers ou fabriqués de toutes pièces, prendra du temps !
Face à la complexité de la désinformation, le réseau de vérificateur d’informations First Draft a déclaré : « Chaque fois que nous acceptons une information passivement ou que nous partageons une publication, une image ou une vidéo sans la vérifier, nous participons au bruit et à la confusion ». L’appel à être actif est fort et la recherche de la bonne information est fondamentale car, selon le Pape, elle « peut abattre les murs de la peur et de l’indifférence » et être source de paix et de joie. Bonne année sur la toile !