Quand science et foi se rapprochent

Au mois de novembre, l’Église prie particulièrement pour ceux qui ont quitté cette terre pour rejoindre la vie future. De plus en plus, les expériences de mort imminente interrogent l’Église.
08 Novembre 2017 | par

Hallucinations ? Délires mystiques ? Fabulations ? Supercherie ? Les expériences de mort imminente seraient-elles des signes d’une vie après la mort, d’une autre vie ? Certains ont entrevu la vie après la mort et ont souhaité raconter leur découverte. Ces expériences ne sont pas des phénomènes rares ; près de 20 à 30 % des personnes qui frôlent la mort suite à un accident, une opération, un arrêt cardiaque, vivraient ce type d’expérience. Ces « expérienceurs » sont de tout âge, toute croyance, athées, hommes, femmes, enfants. Dans la plupart des cas, cela se produit après la mort clinique, c’est-à-dire l’arrêt de toute activité cérébrale, avec un électroencéphalogramme plat. Ainsi, croyants ou non, ces personnes ont été face à un mystère et ont découvert une autre dimension de l’univers.

 

Scientifique et spirituel
La thèse de la Near death experience (traduite en français par « expérience de mort imminente ») est étudiée depuis les années 1970 par des scientifiques américains. Le docteur Patrick Theillier, médecin (ancien médecin permanent du Sanctuaire de Lourdes) et croyant, a analysé ces « expériences de mort imminente » dans un livre montrant qu’elles peuvent être des signes du ciel nous ouvrant à la vie de l’au-delà. Cet ouvrage recueille de nombreux témoignages qui confortent l’espérance d’une vie après la mort. Le docteur Theillier débute son analyse d’un point de vue scientifique, avant de proposer une approche philosophique et spirituelle, et se réfère à de nombreuses analyses réalisées sur plus d’un millier de témoignages. Les chercheurs se sont évidemment attachés à vérifier que ces « visions » n’étaient pas des hallucinations provoquées par des substances anesthésiques ou des changements d’état du cerveau. Ainsi de surprenantes similitudes nous emmènent au-delà des rêves ou de la fabulation.

 

D’étonnantes similitudes
Au cours de son analyse, le docteur Theillier remarque donc que les personnes ayant vécu ces expériences décrivent souvent les mêmes étapes : une sortie et un changement d’état du corps, l’arrivée dans la lumière après un tunnel, la découverte d’autres personnes et d’un Être de lumière, une rétrospective de la vie, un sentiment de paix et de tranquillité, la fin de la douleur. Ainsi, la personne donnée pour morte se voit « sortir » de son corps, se sent flotter à quelques mètres au-dessus du sol, est marquée par la rencontre d’un Être de lumière d’où émane un amour extraordinaire ; la personne voit alors défiler sa vie, ou certains moments, mais l’amour domine. La personne a souvent envie de rester où elle est mais on lui indique qu’elle doit retourner sur terre. Un autre point commun à ces témoignages est la difficulté à traduire avec des paroles humaines ce qu’ils ont vécu, mais ils ont tous la volonté d’en témoigner. Les récits sont concordants sur un sentiment de « bien-être », de « paix intense », de « bonheur immense ».
Si l’être humain peut vivre de telles expériences au-delà de la mort, pourquoi tant douter d’une vie après la mort et d’un amour éternel ? Parmi ces « expérienceurs », quelques-uns ont cependant rapporté une expérience triste ou effrayante. Ils étaient prisonniers de figures géométriques, ils luttaient contre des douleurs et essayaient de ne pas être anéantis. Ces personnes auraient vu l’enfer ou auraient rencontré des personnes vivant de grandes souffrances dans l’attente d’accéder au paradis. « As-tu aimé ? », est une question qui leur était posée à cet « endroit ».
Si ces quelques témoignages existent et si les quelques secondes qui précèdent la mort sont d’une complexité inouïe, c’est une joie profonde qui ressort de la grande majorité des témoignages.

 

Une joie profonde
« À un moment donné, une porte s’est ouverte avec une grande lumière blanche devant moi. Pas dans un tunnel pour moi. J’étais seul aussi, dans un espace clair, calme, reposant, indescriptible. On va vers quelque chose de formidable, de merveilleux. Combien de temps ? Je n’en sais rien. Il n’y avait plus de temps. C’était, en tout cas, très agréable à vivre. Un espace de bonheur, de bien-être, de plénitude ».
Voici le témoignage, rapporté par le docteur Theillier, d’un homme qui avait bien les pieds sur terre, mais qui a connu un arrêt cardiaque au cours d’une intervention chirurgicale. Cliniquement mort, il fut réanimé. À son retour sur terre, il a témoigné avoir vogué vers ce monde « où tout est beau, tout est serein ».

 

Changement de vie
De nombreuses personnes racontent qu’après avoir revu leur vie et rencontré l’Être invisible de lumière, elles doivent retourner sur terre pour « faire le bien », faire connaître l’amour de Dieu. Revenant à la vie, les expérienceurs se sentent appelés à accomplir une mission et ne pensent pas au suicide pour rejoindre plus vite l’au-delà. Ces personnes veulent vivre pleinement, ne craignent plus la mort et ne reprennent plus leur vie comme avant. Leur regard sur le sens de la vie est profondément modifié, l’envie de faire du bien et l’amour du prochain grandit ; elles veulent mettre au premier plan le service des autres, l’altruisme et la bonté.
Ces expériences, qui échappent totalement à la volonté humaine, peuvent cependant nous faire réfléchir au sens de la vie. « La perspective de la mort, selon le pape François, peut devenir pour chacun de nous l’occasion de connaître l’espérance et de rencontrer le Seigneur ». Une vie nous attend après la mort, il faut s’y préparer car elle en sera le prolongement. Ces expériences, comme les miracles, seraient-elles un don de Dieu, un signe du Ciel nous faisant goûter à l’immortalité de l’âme, à la communion des saints… et à la vie éternelle ?

Updated on 08 Novembre 2017
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