Père d'un prêtre
On ne sort pas indemne d’une ordination. Surtout lorsqu’il s’agit de celle de son fils. On le vit comme
un instant de grâce. C’est un moment fort par la beauté qui se dégage, beauté du moment et de la liturgie.
A 81 ans, François Palaz est le père comblé d’un prêtre ordonné en juin 2001 par le Cardinal Lustiger à Paris. « Lorsque Stéphane nous a annoncé sa décision en 1993, au retour d’une retraite à Châteauneuf-de-Galaure, je n’ai pas été étonné. Je l’ai pris comme une grande décision. Au fond de moi, je l’ai trouvée belle, tout en me disant qu’il fallait attendre de voir la suite. Et celle-ci a été d’une très grande continuité. »
A cette époque là, cet ancien directeur de l’industrie agroalimentaire est pourtant éloigné de l’Eglise. « Les questions de foi ont toujours été présentes, mais je n’avais pas le temps d’y répondre. »
Du coup, en annonçant sa décision de devenir prêtre, Stéphane conseille avec humour à son père d’aller, lui aussi, faire un tour à Châteauneuf-de-Galaure. « J’y suis allé et j’ai été complètement déstabilisé car j’étais pris dans mon combat personnel et je connaissais excessivement mal les Ecritures. Par la suite, j’ai voulu rentrer beaucoup plus dans ce qui avait été dit et j’y suis retourné une seconde fois. Ça m’a aidé et Stéphane m’a ensuite conseillé d’aller à l’école Cathédrale pour approfondir. J’y ai suivi le cursus normal et ça a été une révélation extraordinaire. Je continue ce cheminement, car la chose fondamentale que j’ai trouvée, c’est le besoin de comprendre. Comprendre les Ecritures, la religion, et d’une certaine façon aussi comprendre l’engagement de tous ces jeunes prêtres et, par-là, même la décision de Stéphane.
Je pense que je n’aurais pas fait ce cheminement, s’il n’était pas devenu prêtre. Mais ce n’est pas non plus à cause de lui. Il a été déclencheur. »
Car, chez les Palaz, on a un credo, toute personne est responsable de sa vie. Ainsi François n’a pas joué de rôle d’accompagnement lors du discernement et de la formation de son fils, tout comme il lui a rarement posé de questions quant à son propre cheminement. « C’est dans ma nature. Nous avons eu quelques discussions venues naturellement mais lorsque je voyais la charge de travail qu’il avait, je ne voulais pas l’importuner. C’était à moi de trouver, de comprendre, et de faire marcher mon cerveau. »
Aujourd’hui, sept ans après l’ordination de Stéphane, François ne changerait qu’une chose si c’était à refaire. « Je rajouterai la prière. C’est la seule chose que l’on peut apporter à son fils sans l’influencer. Après, c’est à lui de se déterminer et de s’accomplir. »
Les vocations en France
En 2006, la France comptait 15 440 prêtres diocésains et 5 083 prêtres religieux. Des chiffres bien inférieurs à ceux de 1995 où ils étaient 22 500 prêtres diocésains pour 6 280 prêtres religieux. Pourtant une centaine de jeunes entre chaque année en première année de formation au ministère de prêtre diocésain en France. A la rentrée ils étaient ainsi 133 jeunes. En France, 756 séminaristes étaient en formation en 2007. Des jeunes ayant en moyenne 27 ans et venant de Paris pour près d’un quart. Parmi eux, 48% ont perçu leur premier appel à devenir prêtre entre 11 et 20 ans. Huit séminaristes sur dix ont eu un ou plusieurs engagements avant leur entrée au séminaire et près d’un sur deux a été marqué par les JMJ. Ils étaient 101 séminaristes l’an dernier à être ordonnés prêtres en France.