Réfugiés : les chrétiens se mobilisent
La maison de Nathalie a toujours été pleine. Vivant dans le sud de la France, elle avait accueilli avec sa famille, il y a des années, une famille de Roms. Pendant leur séjour en Argentine, ils recevaient régulièrement des volontaires de Points-Cœur. Après leurs quatre enfants, elle et son mari ont aussi adopté un petit cinquième. C’est donc tout naturellement, sensible à la situation tragique du Moyen-Orient, que la famille, aujourd’hui installée dans une grande maison en plein cœur du Berry, s’est portée volontaire pour accueillir une famille réfugiée d’Irak. Le 5 août dernier, ils sont donc allés chercher à l’aéroport une famille de sept personnes : une dame de 58 ans, sa fille avec mari et fils de 18 mois, et ses deux fils de 31 et 14 ans. Depuis, elle tourbillonne entre les virées à la préfecture pour obtenir des papiers, l’organisation des cours de français, la scolarisation du jeune garçon, et les démarches auprès de ses voisins et amis, ainsi qu’avec la petite communauté informelle de chrétiens qui s’est constituée, au gré de réunions, pour venir en aide à ceux qui ont tout quitté et favoriser leur intégration. La mairie de sa petite commune, d’abord réservée, a porté le sujet à l’ordre du jour de sa réunion du conseil municipal du mois de septembre. « Au-delà de l’accueil qui nous est naturel, et qui nous enrichit énormément, recevoir une famille de réfugiés du Moyen-Orient est aussi une manière de susciter un élan de solidarité, de faire entrer la réalité du monde dans nos campagnes. » Nathalie n’a pas été déçue, et se dit impressionnée par le nombre de bonnes volontés qui se sont manifestées, à commencer par ses enfants, un peu dubitatifs au début quant à la décision de leurs parents, et devenus leurs meilleurs soutiens !
Habitant Versailles, Isabelle, elle, n’a pas accueilli une famille directement chez elle. Mais, avec sa Conférence Saint-Vincent-de-Paul, elle s’est retrouvée embarquée dans l’aventure de l’accueil d’une famille de chrétiens partis en catastrophe de chez eux lors de la prise de Mossoul par Daesh en juin 2014, et arrivés en décembre suivant. Dotée d’une formation juridique, elle a pris en charge l’accompagnement de leurs démarches administratives. Ce qui ne s’est pas révélé une mince affaire pour cette maman de grands enfants, relativement disponible : « Il s’agissait de se lever tôt le matin pour aller faire la queue à la préfecture, de comprendre moi-même le dispositif des migrants, de réunir toutes les pièces, de trouver une personne pour les traductions, de renvoyer les dossiers ». Et même, parfois, de faire face à l’imprévu : « au moment d’enregistrer les empreintes digitales, nous avons eu un problème. Après de longs mois de difficultés, les femmes de la famille avaient les doigts très abîmés : il m’a fallu leur acheter en vitesse de la crème pour les mains ! »
Dans le Berry comme à Versailles, les familles engagées dans l’accueil de réfugiés ont créé avec eux des liens très forts : « Nous les recevons chez nous avec grande joie, je les vois vraiment comme un cadeau de la Providence », témoigne Isabelle, qui se dit admirative du courage et de la volonté des personnes qu’elle a découvertes ; « très vite, nous nous sommes sentis de plain-pied du fait que nous partageons la même foi. J’admire la confiance qu’ils nous font et les actes d’humilité que leur situation les amène à faire chaque jour depuis qu’ils sont ici. » « Nous recevons beaucoup d’eux, affirme aussi Nathalie, qui s’émerveille au quotidien du sourire et de l’énergie de ceux qu’elle reçoit : « depuis qu’ils sont chez nous, ils déploient des trésors d’attention et d’observation pour savoir comment se rendre utiles et nous aider. » Sans compter l’ouverture culturelle que représentent de tels échanges : « On découvre une culture, une éducation, un milieu différents. Avoir un contact direct avec des familles venues d’ailleurs permet de dépasser des barrières culturelles comme jamais je n’aurais pu le faire ».
Comme ces deux femmes, des dizaines de milliers de Français, en particulier des chrétiens, ont manifesté leur générosité, notamment depuis l’appel du pape François à « accueillir une personne par paroisse » et l’annonce par François Hollande de l’accueil par la France de 24 000 réfugiés. À tel point que mi-septembre, le Secours Catholique – Caritas France, le Service Jésuite des Réfugiés (JRS France) et la Pastorale des Migrants ont adressé un même message à leurs réseaux, pour répondre aux milliers de propositions reçues et accompagner cet élan de solidarité et d’accueil. Pour aider à la mise en place d’une organisation efficace, ils rappellent notamment qu’ « il nous semble important que cette hospitalité se développe autour d’une personne ou d’une famille accueillie de façon collective, par un groupe de personnes, et non pas par une personne isolée. » Sur son site, le journal La Vie a aussi publié quelques préconisations, parmi lesquelles « fixer des échéances », « se préparer au choc » culturel, éducatif, sociologique, voire même culinaire ! Mais encore « instaurer des règles », pour que la cohabitation se passe au mieux, « respecter l’intimité », en étant conscient que « certains réfugiés ont vécu des événements traumatisants ». Autant d’éléments à avoir en tête avant de se lancer dans l’aventure.
Jeunes : objectif Cracovie !
Les JMJ, c’est dans huit mois ! Elles auront lieu à Cracovie, du 26 au 31 juillet prochain, et la France est déjà bien mobilisée avec 150 groupes français constitués, pour permettre à des dizaines de milliers de jeunes Français de partir avec les diocèses, communautés ou mouvements. La grande majorité d’entre eux a déjà choisi son diocèse d’accueil pour les journées en diocèses qui auront lieu du 20 au 25 juillet 2016. De Gdansk à Katowice, en passant par Varsovie et Lodz, vous pourrez retrouver des Français dans toute la Pologne. Deux possibilités s’offrent à ceux qui voudraient les rejoindre : découvrir les groupes qui se sont formés sur le site français de l’événement : jmj2016.catholique.fr, ou bien se proposer comme volontaire sur le même site. Quant à ceux qui voudraient se préparer pour profiter à plein de ces JMJ polonaises, le site de la Pastorale des jeunes en France (jeunes-vocations.catholique.fr/) propose une multitude de fiches thématiques sur le thème de l’événement – « Heureux
les miséricordieux car ils obtiendront miséricorde » (Mt 5, 7) -, mais aussi sur le pays de Jean-Paul II,
ou encore sur Auschwitz et la Shoah.