À Noël, fêtez la simplicité !
Les magazines de jouets s’amoncellent dans la boîte aux lettres, les vitrines rivalisent de gadgets tous plus tentants les uns que les autres, et les grands magasins ne savent plus quoi faire pour solliciter encore plus les papilles de leurs clients ? Même s’il est bien légitime de se manifester son affection par des cadeaux, rien ne vaut les petits actes concrets pour se souvenir qu’à Noël, les chrétiens célèbrent d’abord la Nativité d’un Dieu né dans une crèche.
Célébrez l’Avent en famille
Sur son blog, Stéphanie Combe, journaliste à La Vie, propose quelques idées simples « Pour ses grands-parents, son parrain et sa marraine, une tante, des prisonniers... Plusieurs organismes proposent des cartes avec des thèmes spirituels, à l’instar de l’Aide à l’Église en Détresse (www.aed-france.org). Parmi ses livres ou ses jouets, l’enfant peut aussi choisir un cadeau à offrir à quelqu’un qui n’en aura pas.
Pourquoi ne pas prévoir aussi la visite d’une personne âgée, ou constituer une petite équipe de quartier pour aller chanter des cantiques de Noël dans une maison de retraite ? »
Fêter Noël... autrement
Le jour J, certaines familles choisissent d’ouvrir leur table de fête aux voisins, amis ou membres de la famille se retrouvant seuls. D’autres décident de s’engager concrètement avec leurs enfants dans une œuvre et fêtent la Nativité auprès des plus pauvres et des plus âgés. Voici quelques endroits où s’adresser :
- Les Petits Frères des Pauvres, association engagée auprès de personnes souffrant de solitude, de pauvreté, d’exclusion ou de maladies graves, organisent chaque année l’opération « colis de Noël ». Des bénévoles se rendent chez eux avec un colis-repas de fête préparé au sein de l’association, leur préparent une belle table, et célèbrent Noël avec eux. L’association organise aussi des réveillons collectifs. Dans des salles pouvant accueillir largement, les tables sont décorées (nappes, jolie vaisselle, bougies ou fleurs…), des animations sont prévues, qu’il s’agisse de spectacles de magie, de petits concerts… et bien sûr, chaque invité reçoit un cadeau symbolique. Des bénévoles se chargent d’aller chercher les convives qui ont des difficultés pour se déplacer et les raccompagnent à leur domicile.
Pour plus d’infos :
Les petits frères des Pauvres,
Tél. +33 (0)1 49 23 13 00
Internet : www.petitsfreres.asso.fr
- Les Petites Sœurs des Pauvres, congrégation religieuse qui tient des maisons de retraite, accueillent selon les villes le soir de Noël les volontaires qui le souhaitent pour servir le repas de Noël, et proposer des animations pour fêter Noël avec les personnes âgées. La liste complète des quarante structures en France se trouve sur le site du diocèse de Rennes.
Pour plus d’infos : http://catholique-rennes.cef.fr/psdp
- La communauté Sant’Egidio, mouvement de laïcs né en Italie au lendemain de Vatican II, et investie dans l’évangélisation et la charité. Elle organise traditionnellement un repas de Noël là où elle est implantée. La communauté invoque l’exemple de saint François, qui disait de Noël qu’elle était la « fête des fêtes », ce qui veut dire qu’elle devait embrasser tout le monde, n’exclure personne. Ces dîners sont organisés dans les églises, dans les maisons, mais aussi dans les institutions pour personnes âgées, pour les enfants, pour les handicapés, dans les prisons, dans les hôpitaux, jusque dans les rues. Les bonnes volontés sont les bienvenues pour offrir leur aide dans les préparatifs et la collecte de ce qui est nécessaire, ou pour servir le repas.
Pour plus d’infos :
Tél. +33 (0)1 40 29 97 70
E-mail : info@santegidio.org
Des textes à méditer
« Tout le mystère de Noël est d’une simplicité extrême, comme la crèche. C’est pour cela qu’il est accompagné de pauvreté et de joie. Il n’est pas facile d’expliquer rationnellement comment ces trois choses vont de pair, mais essayons de le faire. […]
Il nous semble que la joie parfaite n’est pas convenable, parce qu’il y a toujours tellement de choses dont nous devons nous inquiéter, tellement
de situations ratées, injustes. […] Mais jouir d’une joie profonde
ne veut pas dire ne pas partager la douleur pour l’injustice,
pour la faim dans le monde, pour les si nombreuses souffrances des personnes. Cela veut simplement dire avoir confiance en Dieu, savoir que Dieu sait toutes choses, qu’Il prend soin de nous
et qu’Il suscitera en nous et chez les autres ces dons que l’histoire exige ; et c’est ainsi que naît l’esprit de pauvreté : en se fiant totalement à Dieu. En Lui, nous pouvons jouir d’une plénitude de joie, parce que nous avons touché le Verbe de la vie qui guérit de toutes les maladies, de toutes les pauvretés, de toutes les injustices, de la mort. »
Cardinal Carlo-Maria Martini sj
« François d’Assise a “réinventé Noël”. Il était un visuel. Il voulait voir et faire voir l’Enfant divin dans son dénuement : le Seigneur de la Gloire venant au monde dans la condition d’un pauvre.
Dans ce monde de croisades, de marchands et de clercs, un monde si loin de l’humilité de l’Incarnation, il imagina la première crèche vivante. Il fit venir un âne, un bœuf dans une grotte où il célébra Noël avec ses frères et les gens de la montagne. François aimait prêcher à travers des actes symboliques, évocateurs. Il avait même imaginé de faire donner ce jour-là double ration de fourrage aux bêtes pour dire combien c’est toute la Création que le Seigneur vient visiter à Noël. Dans la figure de l’Enfant Jésus, c’est aussi l’esprit d’enfance que François contemple. François renoue avec l’expérience spirituelle des pauvres de Yahvé exprimée dans les Psaumes.
Une spiritualité qui fait de
la pauvreté un chemin vers Dieu. »
Éloi Leclerc