Mission d'études
Notre mouvement veut aider l’étudiant à découvrir ses capacités de leader afin qu’il s’engage dans la société où il vit et qu’il mette en relation la foi et l’action. C’est ce que nous croyons : ma foi de chrétien catholique ne doit pas me suffire à moi-même, ne doit pas se limiter à des exercices purement spirituels comme la prière ou l’adoration du Saint Sacrement, mais elle doit aussi inspirer une action pour la transformation de ma société et de ma personne. Ainsi parle, avec fougue et conviction, Joseph Zobel Behalal, jeune secrétaire général du Mouvement International des Etudiants Catholiques. Son double prénom, Joseph Zobel, évoque le célèbre écrivain et poète martiniquais auteur de la Rue Cases-Nègre, mort il y a quelques mois. Mais lui est né à Douala, au Cameroun, en 1976, huitième d’une famille de dix enfants.
Ce n’est pas d’hier que Zobel se passionne pour les enjeux collectifs. Tout jeune, il milite dans un ensemble d’associations, de clubs et même de partis politiques ! Et un jour, raconte-t-il, j’ai décidé de m’engager dans la société civile autrement. C’est son chemin spirituel qui conduit Zobel à approfondir la forme et les objectifs de son engagement : Baptisé à 19 ans, j’ai rencontré quelqu’un qui était membre du MIEC, qui m’a parlé de ses idéaux et ça m’a tout de suite attiré. C’est comme ça que je me suis lancé au niveau du Cameroun : j’ai été président national, coordinateur sous-régional pour l’Afrique centrale et Madagascar et maintenant membre de l’équipe internationale. Elu en 2003 pour 4 ans, il partage, avec un autre étudiant et un aumônier, la coordination du mouvement et sa représentation dans les organismes internationaux.
Son cheval de bataille ? L’éducation non-formelle. Explications : aujourd’hui, on se rend compte que les systèmes éducatifs sont orientés vers la satisfaction du marché. On réduit au strict minimum des disciplines comme la philosophie, la théologie, l’histoire. ça devient honteux de dire : Je suis étudiant en histoire ou en philo. Mais ce qui est bien porté, c’est le management, l’économie, etc. Et tout l’enseignement est orienté vers la discipline majeure. Mais pour moi, un homme qui a reçu un enseignement uniquement orienté vers la discipline qu’il a choisie n’est pas complet. Il y a d’autres aptitudes. Par exemple : gérer une réunion, ça ne s’apprend pas à l’école, ça s’apprend dans les associations. Comprendre une autre personne, ça ne s’apprend pas à l’école. Découvrir une autre culture, idem. A travers nos réunions, qui sont des brassages interculturels, on apprend plus vite sur ces questions qu’à l’université. Derrière le vocable un peu technocratique d’éducation non-formelle se cache donc une idée toute simple : faire reconnaître par les universités l’apport que constitue l’engagement des étudiants dans les associations et les compétences qu’ils y acquièrent.
Et ses études à lui au milieu de tout ça ? J’ai fait des études d’histoire. J ’ai commencé ma thèse d’histoire militaire, lorsque j’ai été élu au MIEC. Et dans un éclat de rire, il confie : Elle est dans les cartons chez moi ! Il ne sait pas encore précisément ce qu’il fera au terme de son mandat. Mais en quatre ans, il aura acquis une expérience unique : éducation non-formelle, on vous dit !
Pax Romana
Le Mouvement International des Etudiants Catholiques compte 75 Fédérations Nationales réparties sur tous les continents. Il a été fondé en 1921 sous le nom de Pax Romana pour promouvoir la paix dans le monde. Sa mission principale est l’évangélisation du milieu universitaire. Depuis 1949, le mouvement est reconnu comme ONG par l’ONU et par l’UNESCO. Le Président de l’équipe internationale est Kevin Ahern, diplômé de Fordham, l’université jésuite de New York. Son secrétaire général est Zobel Behalal. Son aumônier est un dominicain de 51 ans venu d’Afrique du Sud, le frère Mike Deeb. Leur mandat prendra fin courant 2007 et une nouvelle équipe sera élue pour 4 ans.