La pauvreté, or de Marie

24 Juin 2013 | par

La Parole de Dieu

Comme un vase d’or massif,

orné de toutes sortes de pierres précieuses,

comme un olivier qui bourgeonne

et comme un cyprès s’élevant en hauteur

(Si 50, 6-11).



La parole de saint Antoine

La Vierge bienheureuse a été vase par l’humilité ;

d’or, par la pauvreté ;

massif, par la virginité,

orné avec les pierres précieuses des ses prérogatives.

Un vase concave reçoit tout ce qu’on y verse : il désigne l’humilité de la Vierge, qui reçoit la faveur des grâces infuses par Dieu. Ce qui est renflé, au contraire, comme l’orgueil, rejette ce qu’on y infuse.

Et puisque l’humilité se conserve avec la pauvreté, ce vase est dit d’or.

C’est bien à propos que la pauvreté est dite d’or, car elle rend illustres et riches ceux qui la possèdent.

En effet, là où il y a la vraie pauvreté, il y a la suffisance ; là où il y a l’abondance, il y a l’indigence.

La Vierge bienheureuse, lorsqu’elle a donné le jour au Fils de Dieu, l’a enveloppé avec les langes de la pauvreté dorée.

Or très pur de la pauvreté ! Celui qui ne te possède pas, même s’il possède tout, ne possède rien.

Dans la pauvreté, il y a la joie ; dans les richesses, tristesse et gémissements.

« Mieux vaut peu avec la crainte du Seigneur, que des riches trésors avec l’inquiétude » (Pr 15, 16-17).

Et puisque l’humilité et la pauvreté de la Vierge furent décorées de la virginité, le texte ajoute : vase d’or massif.

La Vierge bienheureuse fut massive par sa virginité : elle put donc contenir la sagesse.

« Le cœur du sot, au contraire, est comme un vase brisé qui ne retient aucune connaissance » (Si 21, 17).

Aujourd’hui, ce vase a été orné de toutes sortes de pierres précieuses, car il a reçu les récompenses de tous les saints.



Pour aller plus loin

Le sermon de saint Antoine pour la fête de l’Assomption (près de 3 700 mots) est une hymne de louange à la Vierge Marie, élevée au ciel, aux côtés de son Fils.

« Ô dignité inestimable de Marie !, s’écrit-il. Ô sublimité indicible de la grâce ! Ô profondeur insondable de miséricorde ! Elle eut un fils avec Dieu le Père, c’est pourquoi elle a mérité d’être, aujourd’hui, couronnée dans le ciel. »

Parmi les qualités qui ont mérité à Marie ce privilège, saint Antoine nomme l’humilité, racine des autres vertus, la virginité perpétuelle, mais aussi sa pauvreté. Or, la louange de cette pauvreté peut surprendre – elle rend riche qui la possède… dans la pauvreté il y a la joie… –, car elle semble contredire une condition qui est synonyme de misère, d’injustice, de dépendance totale. Mais Antoine ne loue pas cette pauvreté-là ; il la condamne, au contraire, ceux qui en sont la cause : avares, mauvais maîtres, usuriers, et défend de toutes ses forces ceux qui en sont victimes.

La pauvreté dont parle Antoine est celle que Jésus Christ a choisie librement en prenant notre nature. C’est celle qui use des biens matériels pour autant qu’ils sont nécessaires, mais ne pense pas à accumuler, car elle accorde son estime et sa valeur aux biens spirituels qui demeurent. Cette pauvreté, Antoine l’a choisie, à la suite de François d’Assise, et c’est elle qui vaut de l’or, car c’est elle qui donne sérénité, confiance et paix, vraies richesses du cœur.

Les religieux font profession de cette pauvreté, comme le conseille l’Évangile, mais aussi des laïcs, hommes et femmes, pour témoigner de Dieu et briser le pouvoir du dieu argent.

Updated on 06 Octobre 2016