Étoile, feu et lumière
La Parole de Dieu
Et voilà que l’étoile qu’ils avaient vue se lever
les précédait ;
elle vint s’arrêter au-dessus du lieu où se trouvait l’enfant.
Quand ils virent l’étoile,
ils éprouvèrent une très grande joie.
En entrant dans la maison,
ils virent l’enfant avec Marie sa mère ;
et, tombant à genoux,
ils se prosternèrent devant lui.
Ils ouvrirent leurs coffrets,
et lui offrirent leurs présents :
de l’or, de l’encens et de la myrrhe.
(Lc 2, 8-11).
La Parole de saint Antoine
Et voici que l’étoile les précédait. Exode 13, 21 dit : Le Seigneur marchait avec eux, le jour dans une colonne de nuée… la nuit dans une colonne de feu…. La colonne de nuée était contre la chaleur ; la colonne de feu contre les ténèbres. La grâce divine est appelée colonne, parce qu’elle soutient ; nuée, parce qu’elle rafraîchit de la prospérité du monde ; feu, contre le froid de l’infidélité.
Jusqu’à ce qu’elle vînt s’arrêter au-dessus de l’endroit où était l’enfant. Voilà le but du voyage, la joie de celui qui cherche, la récompense de celui qui trouve. Jésus, si tu es la joie de ceux qui te cherchent, combien plus le seras-tu pour ceux qui te trouvent…
Entrant dans la maison. Luc dit que « le fils aîné, en colère, refusait d’entrer » (15, 25.28) ; le fils prodigue, au contraire, était déjà entré, parce qu’il était déjà revenu à lui-même.
Ils virent l’enfant avec Marie sa mère, et, se prosternant, ils lui rendirent hommage. Parce qu’ils entrent, ils trouvent ; et parce qu’ils trouvent, ils se prosternent et adorent. L’enfant et Marie représentent l’innocence et la pureté ; le fait de se prosterner, le mépris de soi ; le geste d’adorer, la dévotion de la foi. Les pénitents entrent donc dans la maison de leur conscience et y trouvent l’innocence vis-à-vis du prochain et la pureté
vis-à-vis d’eux-mêmes.
Ils virent l’enfant… et ouvrirent leurs trésors… Ne dévoilons pas nos trésors en chemin jusqu’à ce que nous les offrions à Dieu seul dans le secret du cœur.
Pour aller plus loin
Qu’il est beau ce parcours de l’étoile, qui se cache à la vue d’Hérode, mais se révèle aux purs et simples de cœur et conduit vers Jésus, Joseph et Marie !
Pour Antoine, habitué à chercher dans l’Ancien Testament des concordances avec le Nouveau, les bienfaits de l’étoile évoquent la colonne de nuée et de feu qui protégeait le peuple d’Israël dans sa marche en plein désert, de la chaleur du soleil et de l’obscurité de la nuit. La colonne, par sa position soutien un édifice et donne de l’assurance ; elle représente la grâce qui soutient notre effort spirituel, tandis que la nuée nous protège contre la chaleur des passions humaines et la lumière du feu, contre la froideur de l’incroyance et de indifférence qui nous éloignent de Dieu.
Mais il y a plus. Nuée et feu guidaient le peuple vers la terre promise ; l’étoile, elle, conduit au Christ et la rencontre avec Jésus fait oublier les longues heures d’attente, de fatigue, de recherche angoissante. La parole d’Antoine devient alors hymne de joie : Jésus, tu es la joie de ceux qui te cherchent ; tu seras encore plus la joie de ceux qui te trouvent.
Une joie qui évoque, grâce à la concordance avec un passage de l’évangile de Luc, celle de l’enfant prodigue qui entre dans la fête, c’est-à-dire dans sa propre conscience et dans l’amitié avec Dieu ; tandis que celui qui refuse, par jalousie ou par égoïsme, d’entrer dans cette joie, sera privé de cette amitié et demeurera seul dans la nuit de sa solitude.
Vivons, avec les Mages, la joie de cette fête, comme notre trésor le plus précieux !