Mai 2008 nous provoque
Heureux hasard que celui qui regroupe, au cours d’un même mois, un beau palmarès de fêtes chères au peuple chrétien : Ascension (1er mai), Pentecôte (11 mai), Trinité (18 mai), Fête-Dieu (25 mai), Sacré-Cœur (30 mai)… Nos calendriers civils les ignorent, mais non la foi qui y puise une richesse d’enseignements et de piété exceptionnelle. Le Seigneur retourne au Père et envoie son Esprit pour « renouveler la face de la terre » ; Dieu-Trinité remplit l’Eglise et nos âmes de Force, de Sagesse, et d’Amour ; Jésus-Eucharistie, mort et ressuscité, nous rassemble dans nos célébrations dominicales et nous nourrit de sa Chair et de son Sang ; son Cœur, avec celui de sa Mère, nous invite à aimer jusqu’au don de notre vie… Soyons présents à ces fêtes ; témoignons de notre foi, en communautés d’Eglise nombreuses et ferventes, dans un monde qui croit pouvoir se passer de Dieu.
L’actualité, du reste, ne cesse de poser des questions à notre foi. Durant ce mois de mai, les chroniques abonderont en évocations de mai 68. Cet événement a changé nos repères, a coïncidé avec de nombreux changements au sein de l’Eglise, a rapproché nos Familles franciscaines des pauvres et des marginaux, mais est loin d’avoir trouvé son équilibre. Témoins les débats autour de la valeur de la vie, considérée par les uns comme un bien inaliénable que l’on doit aimer et respecter, et par les autres comme un “chose” dont l’homme, la science, la médecine, l’opinion, voire une compassion mal comprise, peuvent disposer librement.
Ou la notion de dignité lorsqu’elle est liée à des fins de vie particulièrement douloureuses. Pour les uns, elle consisterait dans la possibilité de prendre des décisions libres et responsables, comme celle de choisir sa mort ; pour les autres, c’est une valeur inaliénable, que l’on se doit d’aimer, de respecter et d’accompagner dans les moments de grande souffrance.
« La dignité humaine n’est pas de chercher dans la mort la solution aux situations graves et angoissantes auxquelles tous les hommes sont confrontés un jour ou l’autre, affirmait le cardinal André Vingt-Trois ouvrant l’assemblée de printemps des évêques à Lourdes… (au contraire), Nous voulons dire encore une fois notre estime… pour les hommes et les femmes qui assument leur vie avec courage et discrétion ; pour les médecins qui cherchent sans cesse à soulager la souffrance, pour les équipes soignantes qui respectent la dignité de leurs malades, pour les familles qui accompagnent courageusement leurs membres éprouvés. »
Nous en connaissons et, en l’occurrence, nous en sommes, parce que l’amour, le vrai, celui qui nous fait avancer, est bien celui-là