Avec les chrétiens d'Irak
Nous célébrons cette année Pâques, fête de la foi, de la Résurrection et de l’espérance, en union avec nos frères chrétiens d’Irak. En effet, depuis le 12 janvier, une opération de solidarité est en cours, à l’initiative de Pax Christi France, en partenariat avec Justice et Paix, la Fédération Protestante de France, l’Œuvre d’Orient et Chrétiens de la Méditerranée, pour sensibiliser nos Eglises et nos communautés à la situation des chrétiens d’Irak, et les soutenir spirituellement et matériellement, dans la situation fragile et difficile qui est la leur. Notre Messager se fait l’écho de cette opération, dans le cadre de la presse chrétienne de France dont il est un membre présent et actif.
« Semaine Sainte et Pâques » est la troisième étape de cette opération, après le lancement qui a eu lieu le 12 janvier en l’église Saint-Eustache, à Paris ; les vêpres solennelles du dimanche 13 janvier en l’église Saint-Ferréol de Marseille et la visite d’amitié et d’information en Irak en février, conduite par Mgr Marc Stenger, président de Pax Christi France. C’est à cette dernière que se joint ce numéro de mars, avec l’appel de l’académicien Jean d’Ormesson (page. 10) et l’interview du même académicien (pages 14-16).
L’Irak est, avec la Palestine, la Syrie et l’Asie Mineure, un des berceaux de la foi chrétienne. Abraham, notre père dans la foi, était originaire d’Ur en Chaldée. La chrétienté y est vieille de 2000 ans, et compte actuellement 700 000 membres. Mais au cours des dernières années, et notamment depuis janvier 2006, de fortes pressions se sont accentuées sur les chrétiens des villes comme Bagdad, Mossoul et Basrah, provoquant des émigrations qui vident cette chrétienté de sa substance : 100 000 réfugiés en Syrie, 10 000 en Turquie, 30 000 en Jordanie, 100 000 au Liban, eux-mêmes en situations précaires quant à la vie des communautés, à leur statut politique et à la scolarisation des enfants. L’Eglise locale s’efforce d’enrayer ces émigrations et de miser sur « la citoyenneté irakienne et l’enracinement ancestral et profond dans cette Terre », car « si ébranlement il y a, tout n’est pas perdu et le chrétien demeure toujours, pour le musulman, une personne fiable, pacifique, cultivée »… même si la confiance mutuelle s’avère (actuellement) blessée. (Dossier de presse, Œuvre d’Orient).
Le souci des communautés chrétiennes et l’annonce de l’Evangile à tous les hommes ont été au cœur de la vie et de l’action apostolique d’Antoine de Padoue. C’est à sa suite que nous unissons nos efforts à ceux des églises chrétiennes d’Orient et d’Occident pour venir en aide à nos frères chrétiens d’Irak et répondre aux appels de solidarité qui nous sont adressés.