Notre-Dame de l’Eucharistie
ans Le Messager d’avril, nous avons annoncé la publication du document Sacramentum caritatis, « Le sacrement de l’amour », dans lequel le Pape reprend les travaux du Synode des évêques sur l’Eucharistie (2-23 octobre 2005). Certains en ont peut-être entendu parler, dans les journaux ou à la télévision, en particulier au sujet de la communion aux divorcés remariés, problème particulièrement « épineux et complexe » pour les pasteurs et douloureux pour les fidèles, et à propos duquel l’Eglise n’entend pas modifier sa pratique (n° 29). Ou à propos de la manière de bien célébrer l’Eucharistie, avec piété et beauté, dans « l’obéissance aux normes liturgiques dans leur totalité » (n.os 38-42). Cependant, si peu l’ont parcouru entièrement, compte tenu de la longueur du document et du vocabulaire théologique, sa lecture est d’une grande richesse pour nourrir notre foi et pour réaliser une vraie communauté d’Eglise. J’ai été particulièrement heureux, par exemple, de célébrer la dernière Veillée pascale et le matin de Pâques, dans une humble église d’Auvergne, avec une communauté fervente, chantante, joyeuse, autour d’un prêtre chargé d’une vingtaine de clochers…
Mais mon retour sur la dernière exhortation du Pape veut souligner, en ce mois de mai, la place de Marie dans la célébration du « Sacrement de l’amour ». Deux articles de ce numéro évoquent le rôle de Marie dans l’Eglise et dans l’Eucharistie : à Fatima, il y a 90 ans, Lucia dos Santos, Jacinta et Francisco Marto recevaient le Corps du Christ des mains d’un ange ; depuis, le sanctuaire de Fatima est un lieu eucharistique exceptionnel pour des millions de pèlerins. Après Paul VI, Jean-Paul II et le pape actuel, alors chargé de la Congrégation pour la doctrine de la foi, ont confirmé la validité du message de Fatima pour l’Eglise entière.
Sacramentum caritatis consacre deux paragraphes à Marie. A la fin de la première partie, il est dit : Marie a accueilli pour toute l’Eglise le sacrifice du Christ, en y adhérant pleinement, c’est pourquoi elle « inaugure la participation de l’Eglise au sacrifice du Rédempteur ». Et en conclusion de son exhortation, le Pape écrit : « Les fidèles recommandent à Marie, Mère de l’Eglise, leur existence et leur travail. S’efforçant d’avoir les mêmes sentiments que Marie, ils aident toute la communauté à vivre en offrande vivante, agréable au Père. »
Dans notre basilique de Padoue, la chapelle de la Vierge Noire côtoie l’autel de saint Antoine et le maître-autel, où les célébrations liturgiques se succèdent tout au long de la journée. Que Notre-Dame de l’Eucharistie nous aide à aller « pleins de joie et d’émerveillement » vers Jésus présent parmi nous.