Réinventer la fraternité
Le mot est inscrit dans les constitutions de nos républiques. Mais il en est de ce terme comme des nombreuses expressions que les politiques empruntent à la Bible pour leur campagne, sans le savoir, tellement elles font partie d’un univers qui, qu’on le veuille ou non, plonge ses racines dans la tradition chrétienne (cf. Le Monde de la Bible, mars-avril 2007, p. 36).
« Nous ne pouvons, écrivent les évêques de France dans Qu’as-tu fait de ton frère ?, nous adresser à Dieu en disant Notre Père sans prendre conscience qu’il est le Père de tous les hommes avec lesquels il nous demande de dire “nous”, en étant solidaires de chacun. » C’est aussi au minuscule noyau d’hommes, craintifs et peureux après la mort cruelle de leur maître, que Jésus, le soir de Pâques, a dit : « La paix soit avec vous ! » pour qu’ils portent ce message de fraternité au monde entier. Aussi l’Eglise, plaisamment renvoyée à la sphère privée par la pensée politiquement correcte, cesserait-elle, par peur ou par timidité, de proclamer ce message qui peut redonner vie à notre monde ? C’est pourquoi, les évêques, au nom de cette fraternité, confient aux responsables politiques trois grands chantiers de notre temps : la famille, « cellule de base essentielle de la communauté humaine » ; le respect des personnes ; l’emploi, « cause de difficulté et de souffrance pour beaucoup ». Un appel valable pour la France, mais également pour tous les pays de notre vieille Europe, affrontés actuellement aux mêmes défis…
Le Messager ferait-il de la politique ? Certainement pas, si cette expression signifie intervenir dans les débats en cours ; oui, si la famille et les personnes font partie de ses soucis, comme ils le furent, en son temps et en son époque, pour saint Antoine. Mais, paradoxalement, là où Le Messager se plie à l’air du temps, c’est dans les sondages… En effet, ce numéro d’avril est accompagné, lui aussi, d’un sondage ; non pour obéir à la mode, mais pour s’interroger sur la manière dont sa formule, mise en place il y a bientôt trois ans, est reçue et évaluée par ses propres lecteurs. Et dans ce mot, “lecteurs”, j’inclus non seulement nos fidèles abonnés, mais aussi ceux qui d’une manière ou d’une autre viennent en contact avec notre revue, ou aimeraient y trouver de la bonne nourriture pour leur foi et leur culture.
Merci alors, de prendre quelques minutes pour répondre à nos questions. Vous nous aiderez ainsi à faire du Messager le porte-parole de saint Antoine pour notre temps.
A vous tous et à vos familles, nos souhaits sincères de Joyeuses Pâques.