L'amandier

13 Mars 2007 | par

LA PAROLE DE DIEU


Le premier jour de la semaine, de grand matin,
Les femmes se rendirent au sépulcre…
Elles entrèrent, mais ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus.
Elles ne savaient que penser,
lorsque deux hommes se présentèrent à elles,
avec un vêtement éblouissant.
Saisies de crainte, elles baissaient le visage vers le sol.
Ils leur dirent : « Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ?
Il n’est pas ici, il est ressuscité.
Rappelez-vous ce qu’il vous a dit quand il était encore en Galilée :
“Il faut que le Fils de l’homme
soit livré aux mains des pécheurs, qu’il soit crucifié
et, le troisième jour, il ressuscite” » (Lc 24, 1-7).


LA PAROLE DE SAINT ANTOINE

Notre résurrection
L’amandier fleurira. Grégoire dit : « L’amandier émet les fleurs le premier, avant tous les autres arbres » ; et l’Apôtre : « le Christ est le premier-né d’entre les morts » (cf. Col 1, 18), car il est ressuscité le premier.
Double était la peine infligée à l’homme, celle de l’âme et celle du corps. Vint Jésus Christ, notre Samaritain, et versa de l’huile et du vin sur cette double blessure : par l’effusion de son sang, il a détruit la mort de notre âme ; par l’huile, il a annoncé la glorification des corps qui dépassera toute joie.

L’aumône
L’amandier fleurira. L’amandier désigne la distribution de l’aumône, qui doit fleurir dans la main du chrétien avant les autres actions quotidiennes.
Remarques que dans une fleur il y a trois propriétés : la couleur, l’odeur et l’espoir du fruit. La couleur symbolise la vue : l’aumône, restaure la vue du pauvre dont le regard est constamment tourné vers la main de celui qui donne.
Ce n’est pas ainsi qu’agissent les prélats de l’Eglise : ils font attendre longtemps à leur porte les pauvres du Christ, et finalement, ils leur donnent quelques restes, voire de l’eau de vaisselle de cuisine.

L’honnêteté de la vie
L’amandier fleurira. Il symbolise ici l’honnêteté de la vie. En Daniel IV, nous lisons : « Moi, Nabuchodonosor, j’étais tranquille dans ma maison et florissant dans mon palais (Dn 4, 1). La maison, c’est la conscience. Le palais, la sécurité de la conscience. Siège donc tranquille dans sa maison celui dont la conscience n’a pas de remord


POUR ALLER PLUS LOIN


Si saint Antoine joue souvent avec les plantes et les fleurs, c’est parce qu’il y voit l’empreinte de Dieu et des symboles pour la vie spirituelle. Quoi de plus beau, en effet, que l’amandier, qui, le premier, brise les rigueurs de l’hiver et annonce le printemps, pour symboliser le Christ qui brise les portes du tombeau et les contraintes de la mort, pour ressusciter et devenir pour nous tous espérance de résurrection ? Et de même que la fleur fait espérer le fruit, l’espérance de la résurrection de nos corps fait éclater en nous la joie de Pâques. Une joie unique, exceptionnelle.
Pour l’exprimer, Antoine a recours à celle des apôtres et à l’image de l’huile. « Les apôtres, dit Jean, furent remplis de joie à la vue du Seigneur. » Et comme l’huile surnage au-dessus de tous les liquides, ainsi la joie des apôtres a dépassé toutes celles qu’ils ont pu avoir en compagnie de Jésus dans sa vie mortelle.
Mais, pour Antoine, l’amandier qui fleurit n’est pas seulement le symbole de la gloire qui glorifiera notre corps ressuscité : il évoque toute ébauche de nouvelle vie : celle de la conscience droite qui nous fait avancer vers une pratique de plus en plus concrète de l’Evangile ; celle de l’aumône qui, par notre manière de soulager ceux qui souffrent, d’accompagner ceux qui sont seuls, de procurer un logement aux sans-abri, de partager notre argent avec ceux qui ont faim et soif, fait naître l’espoir, le courage, la joie et la vie.

Updated on 06 Octobre 2016