Face à notre mort !
La Parole de Dieu
Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles.
Sur la terre, les nations seront dans l’angoisse, inquiètes du fracas de la mer et des flots ; des hommes défailliront de frayeur, dans l’attente de ce qui menace le monde habité car les puissances des cieux seront ébranlées.
Et alors on verra le Fils de l’homme venant dans une nuée avec puissance et grande gloire.
Quand cela commencera d’arriver, redressez-vous et relevez la tête, parce que votre délivrance est proche (Lc 21, 25-28).
La Parole de Saint Antoine
… la troisième venue du Christ aura lieu au moment de la mort… Dans la mort, il y a la tribulation de l’infirmité, les ténèbres dans les yeux privés de lumière, la dissolution des membres, la crainte de la géhenne, la présence du démon qui cherche à ravir l’âme qui quitte son corps.
Heureux celui qui à cette heure-là pourra chanter avec le psaume :
Vers toi, Seigneur, j’élève mon âme. O mon âme, élève-toi de la séduction de ta chair ; lève-toi vers les joies éternelles.
Mon Dieu, en toi je me confie, que je n’aie point honte.
Vraiment, celui qui durant sa vie se confie dans le Seigneur ne rougira pas à l’heure de la mort, mais joyeux il dira avec Isaïe : « Je suis plein d’allégresse dans le Seigneur. »
Au contraire, ceux qui mettent leur confiance dans le monde seront, dit Isaïe, « comme un chêne dont les feuilles tombent, comme un jardin qui n’a plus d’eau. Leur force sera comme le feu d’une étoupe et leur œuvre comme une étincelle : ils flamberont ensemble et il n’y aura personne pour les éteindre.
Pour aller plus loin
A propos de la venue du Christ, saint Antoine distingue : sa première venue dans la chair, sa deuxième venue dans l’âme sanctifiée par la grâce, sa quatrième venue, lors du jugement dernier, et la troisième, qui nous intéresse ici, au moment de notre mort.
Ici, comme en d’autres passages, le Saint n’esquive pas la dure réalité de la séparation de ce monde, l’angoisse qui nous étreint face à la maladie et à la mort, le sentiment de faiblesse par lequel « personne ne veut mourir » ; il y insiste, au contraire, pour nous enlever toute illusion, pour nous préparer à y faire face et pour ne pas gaspiller ces moments si précieux pour nous-mêmes et pour nos proches.
Mais son regard ne s’arrête pas là : au-delà de la mort, il y a, précisément, la présence du Christ qui va opérer une autre séparation, plus décisive que la première : celle d’une « seconde mort » qui détruira tout comme un feu de paille et mettra fin à tout espoir de bonheur ; ou celle qui nous placera auprès de Lui pour la vie éternelle, avec tous les justes, et face à laquelle nous n’aurons pas peur de la mort et nous ne rougirons pas pour nos péchés.
C’est donc à un sentiment de confiance et à une prière que nous invite la pensée de notre mort.