Avec Ignace, Xavier et Pierre
Une couverture, un flash et un ample dossier unissent ce numéro du Messager aux célébrations centenaires de la grande famille ignatienne. L’occasion la plus proche est offerte par le rassemblement-pèlerinage qui aura lieu à Lourdes du 27 juillet au 4 août, le vrai « temps fort du Jubilé ». L’occasion lointaine, par la parenté spirituelle qui unit la famille de saint François à celle d’Ignace de Loyola, François-Xavier et Pierre Favre. Les historiens connaissent les sources franciscaines de la spiritualité ignatienne ; du côté de la dévotion à saint Antoine, on sait que les Jésuites ont été les grands propagateurs du culte antonien dans les territoires de mission, principalement en Inde et en Amérique latine. Actuellement encore, c’est avec les fils de saint Ignace que nous tissons des liens d’amitiés et de collaboration ; c’est auprès d’eux que nous puisons des informations sur des dossiers particulièrement délicats.
Personnellement, j’aime leur formation solide, leur compétence ; leur présence dans les milieux de la théologie, bien sûr, mais aussi de la philosophie, de la littérature, de la santé, de la société. Pensons à la bioéthique, à l’accompagnement des malades et des mourants, aux dons d’organes, aux contributions aux encycliques sociales, Centesimus annus du 1er mai 1991, par exemple. Le 22 avril dernier, à l’occasion du pèlerinage à Saint-Pierre de la Compagnie de Jésus, Benoît XVI évoquait cette présence et soulignait les deux lignes de force qui avaient inspiré les fondateurs : la prière – « Ignace, a dit le Pape, fut un homme d’une profonde prière qui avait son centre dans la célébration quotidienne de l’Eucharistie » ; et la fidélité à l’Eglise « dans laquelle il a vu et vénéré l’épouse du Seigneur et la mère des chrétiens ». François-Xavier, lui, a « ouvert des voies nouvelles » à l’Evangile, « dans l’immense continent asiatique » ; et Pierre Favre a surtout œuvré, au XVIe s., dans les pays d’Europe où « les fidèles chrétiens aspiraient à une vraie réforme de l’Eglise ».
Formation, présence à la vie des hommes à tous les niveaux : enfants, adolescents, lycéens, étudiants, grandes écoles, monde de l’économie ; vie spirituelle à travers la pratique des « Exercices », le Mouvement Eucharistique des Jeunes, les Congrégations Mariales, les familles religieuses masculines et féminines ; vie de l’Eglise et Missions : la moisson est abondante. Et exemplaire, pour nous qui travaillons à la suite d’Antoine, lui aussi homme de culture, témoin de l’Evangile, missionnaire, ami des pauvres.
Réjouissons-nous avec nos frères Jésuites, et travaillons, comme eux, pour « la plus grande gloire de Dieu ».