Serviteurs, comme Marie
Il y a un an, l’Eglise et le monde ont vu se succéder, à brève distance, la mort de Jean-Paul II et l’élection de Benoît XVI. Nos couvertures d’avril et de mai se sont associées à ces anniversaires, Le Messager étant, comme saint Antoine en son temps, et tout le mouvement franciscain par la suite, présent et agissant dans la vie de l’Eglise. Mais ce mois de mai offre un motif particulier pour vivre avec l’Eglise : la présence de Marie.
Le mois de mai, avec ses fleurs et la vie qui se réveille de toutes parts, convient à l’image de Marie, belle et pure, mère de miséricorde. Il évoque les soirées priantes, nourrit notre réflexion avant l’éclatement un peu fou de la fête de l’été. Mais Benoît XVI, qui rappelle lui aussi dans ce numéro les mois de mai de son d’enfance, a ajouté une touche au rôle de Marie dans l’Eglise et dans nos vies. Cette pensée, je l’ai recueillie dans son homélie aux nouveaux cardinaux, le 25 mars dernier, fête de l’Annonciation.
Il y a de la théologie dans ses paroles, mais qui dit théologie ne dit pas nécessairement pensée difficile, abstraite, réservée à des spécialistes. Les paroles du Pape montrent, au contraire, le lien d’amour qui existe entre l’Eglise, communauté des croyants en Jésus Christ, et la Vierge Marie. C’est parce qu’elle a dit au Seigneur : « Oui, me voici, je suis ta servante, qu’il me soit fait selon ta parole » que Jésus, le Fils de Dieu, est né parmi nous et a formé son nouveau peuple, l’Eglise. Elle est à la source même de cette Eglise, notre Mère à tous dans la foi. « Tout dans l’Eglise, a dit le Pape, est compris sous le manteau de la Vierge, dans l’espace plein de grâce de son “oui” à la volonté de Dieu »…
Marie est aussi notre modèle. Comme elle, nous devons entrer dans le projet que Dieu a sur nous ; être ses serviteurs, comme elle a été la servante du Seigneur et comme elle s’est empressée d’aller prêter service à sa cousine Elisabeth. « Cette démarche de la Vierge fut un acte d’authentique charité, humble et courageux… Celui qui aime s’oublie lui-même et se met au service de son prochain. »
Amour de Dieu et du prochain. C’est sur cette route que Benoît XVI a voulu placer son pontificat, pour édifier l’Eglise dans la charité, comme “communion d’amour”. Une théologie concrète donc, et qui fait écho à celle de saint Antoine. Soyons, nous aussi, serviteurs de tous… à l’image de Marie.