Avec les chrétiens d'Orient

16 Mars 2006 | par

L’Egypte au Sud-Ouest de l’Inde, d’Ethiopie à la Roumanie et à l’Ukraine, vivent aujourd’hui 26 millions de catholiques, au milieu d’une population à majorité musulmane ou au sein des Eglises orthodoxes, souvent en expansion, comme dans l’Est de l’Europe ; tolérées et parfois opprimées comme en Egypte, en Irak, en Iran et en Turquie ; ou interdite comme en Arabie Saoudite. Leur histoire est passionnante, mais leur avenir à risque. C’est aux communautés de Jérusalem, d’Antioche, de Syrie, d’Ephèse, de Corinthe, puis de Byzance, que nous devons la naissance et l’expansion du christianisme dans tout le bassin méditerranéen. Leur tradition de foi, de théologie, de liturgie, de vie monastique, avec Cyrille de Jérusalem, Jean Chrysostome, Athanase, Grégoire de Nazianze et Basile, est riche ; leur apport à la civilisation arabe, précieux encore aujourd’hui ; elles ont connu la persécution – certaines ont été rayées de la carte –, et ont contribué, notamment avec les premiers grands conciles à préciser la foi en Jésus Christ face aux erreurs et aux déviations, au prix de leur unité

Progrès, divisions et martyres
« Jésus Christ est vrai Dieu et vrai homme, sans séparation ni confusion. » Cette affirmation du Concile de Chalcédoine s’est heurtée, d’abord à l’hérésie d’Arius affirmant que Jésus était seulement homme, et ensuite à celle de Nestorius, soutenant que le Christ était surtout Dieu. Le premier a été condamné par le Concile de Nicée (325), mais n’a pas créé des communautés séparées ; le second par le Concile de Chalcédoine (451), et a donné origine aux Eglises dites “monophysites” (une seule nature dans le Christ) ; entre temps, Nestorius avait été condamné au Concile d’Ephèse (431), pour avoir refusé à Marie le titre de Théotokos, c’est-à-dire “Mère de Dieu”, donnant ainsi origine aux Eglises arménienne et nestorienne séparées.
Viennent ensuite : la conquête musulmane qui détruit la plupart des berceaux historiques du christianisme au Moyen-Orient ; la rupture entre Latins et Byzantin (1054) qui donne origine à l’orthodoxie ; au XXe siècle, le régime communiste qui persécute ou soumet la plupart des Eglises orthodoxes de l’Europe de l’Est. Tandis que, au cours du deuxième millénaire, des Eglises séparées retrouvent la communion avec Rome, donnant origine aux Eglises orientales catholiques.
De nos jours, au Moyen-Orient, ces Eglises catholiques souffrent de la radicalisation de l’Islam, sont accusées de connivence avec l’Occident chrétien et connaissent une grave hémorragie qui met en péril leur survivance et leur avenir. C’est vers elles que se porte tout particulièrement aujourd’hui l’action de “l’Œuvre d’Orient”, afin de leur donner confiance en leur avenir, les aider à jouer pleinement leur rôle au sein de la culture arabe.

Ecoles, hôpitaux, Evangile
50 congrégations religieuses, plus de 400 établissements scolaires, près de 3 000 000 de malades et de nombreux séminaires et noviciats bénéficient actuellement de l’aide de “l’Œuvre d’Orient” en 21 pays.
« Sans vous, écrit une religieuse de Roumanie, nous n’aurions pas pu aider les enfants et les jeunes défavorisés. »
Du Liban, une Fille de la Charité ajoute : « Notre orphelinat accueille des orphelines et des cas sociaux… Nous avons besoin de lumière pour travailler. Grâce à votre don, nous avons pu nous procurer un générateur… » « L’utilisation de votre somme nous a permis d’assurer les dépenses de la formation de nos jeunes professes, les novices et les postulantes » (Sœur Dominicaine d’Irak).
Au total, en 2005, 643 actions ont été financées et 4,7 millions d’euros distribués au titre du budget 2004.
Au cours de cette année, des célébrations réuniront à Paris et en Province 11 chefs d’Eglises orientales
et souligneront la communion entre nos chrétiens de France et ceux d’Orient ; des colloques, à Paris et à Rome, évoqueront “l’Œuvre d’Orient” et sa mission ; des moments de prières aideront nos chrétiens à réfléchir sur le témoignage de Foi de leurs frères d’Orient et au modèle de dialogue avec l’Islam dont ils témoignent et qui peut être, pour eux comme pour nous, constructeur de paix.


Eglises orientales catholiques
- Eglise chaldéenne : 1 million environ en Irak,
Iran, Syrie, Turquie et Liban et diaspora
- Eglise Malabare et Malankare de l’Inde : 6 540 000
- Eglise copte catholique : 200 000
- Eglise éthiopienne catholique : 200 000
- Eglise syriaque catholique : 120 000
- Eglise arménienne catholique : 300 000
- Eglise maronite du Liban : 4 000 000
- Les Melkites : 14 millions
- Eglise grecque-melkite catholique : 1 300 000
- Le patriarcat latin de Jérusalem : 20 000

Informations :
www.oeuvre.orient.fr

Updated on 06 Octobre 2016