Je crois en Jésus ressuscité
A Pâques, ma pensée court spontanément vers deux lieux étroitement liés à cette fête : Jérusalem, la Ville Sainte et le Tombeau vide. Que nous rappellent, en effet, le dimanche des Rameaux, les derniers jours de la Semaine sainte, le matin de Pâques, sinon cette Ville où se construit laborieusement, et avec grande difficulté, la paix que Jésus à souhaitée à ses apôtres le soir de Pâques ? Quel avenir se prépare pour les communautés chrétiennes de ces lieux, connus et fréquentés précisément pour être les lieux où Dieu a visité son peuple et où s'est joué le drame du salut de l'humanité ? Et si, de la Terre Sainte nous passons à l'Irak voisin, nous ne pouvons, ni ne devons, oublier les communautés chrétiennes qui témoignent de leur foi dans un contexte difficile et un avenir incertain. Ces réflexions, nous osons les exprimer devant un Tombeau vide... Vide du corps sans vie qu'on y avait déposé, mais, ô combien ! plein d'espérance, de vie et d'amour. Le Mort qui l'a habité avait offert sa vie par amour ; une fois ressuscité, il est l'Amour dont rien, ni la détresse, ni l'angoisse, ni la persécution, ni la faim, ni le danger, ni le supplice, ni la mort ni la vie, ni le présent ni l'avenir ... ne pourront jamais nous séparer (Rm 8, 35...38). Il est par-dessus tout Celui qui nous ressuscite à la vie nouvelle reçue au baptême. Pâques est la fête du baptême. Durant la nuit qui la précède, des enfants, des adultes ont reçu le baptême et tous, dans la ferveur et l'enthousiasme, ont renouvelé l'engagement de désirer désormais les choses d'en haut et non plus celles de la terre ; de penser comme le Christ et non selon les opinions des hommes ; de vivre en enfants de Dieu, et non au ras par terre. Est-ce bien cela que croient les parents lorsqu'ils demandent le baptême de leurs petits enfants ? Sont-ils prêts à assumer la responsabilité de les éduquer dans la foi en Jésus Christ ? La question mérite d'être posée devant les images de bébés qui reçoivent, après celle du corps, la vie de l'Esprit de Dieu ! Ce langage peut sembler dur à notre époque, mais c'est bien celui de saint Antoine. Par le baptême, dit-il, nous avons contracté l'engagement, éternel, de renoncer au démon et à ses séductions, et d'observer les commandements du Seigneur. Cette alliance doit être protégée et entretenue par la Parole du Nouveau et de l'Ancien Testament. Et encore : Il y a des chrétiens qui du Christ n'ont que le nom, et nullement la réalité ! Que dirait-il s'il entendait de la bouche de chrétiens d'aujourd'hui des expressions du genre : Pour moi Jésus est un grand bienfaiteur de l'humanité et rien de plus ? Ou bien : Je croix en Jésus Christ, mais pas en sa Résurrection ?