Avis aux “visiteurs de sanctuaires”
Chaque été, immanquablement, à la Basilique, le même spectacle nous surprend et nous peine : nos églises, celles qui présentent un intérêt artistique par leur histoire, leur architecture, les tableaux, les fresques – et notre Basilique Saint-Antoine est certainement du nombre – sont “visitées” par les touristes, en tenue de touristes, si ce n’est… de plage. Certains y verront un manque évident de respect et d’éducation, qui contraste avec notre niveau de vie, fort évolué : on ne va pas chez n’importe qui, n’importe comment. D’autres, plus justement, regretteront ce nivellement par le bas de tout monument digne de ce nom, qu’il soit religieux ou civil. D’autres enfin, avec davantage de peine, constateront la perte du sens religieux que l’on doit à toute “maison de prière”, surtout lorsque, en même temps que les touristes tournent, l’on célèbre les mystères du Seigneur. Un jour, j’avais rappelé dans un hebdomadaire les principes élémentaires de décence qui président à toute visite d’église et le recteur d’un célèbre sanctuaire marial m’avait écrit : « Merci ! Vous nous avez aidés à rappeler ce que nous avons beaucoup de peine à faire respecter ici… »
Peut-être ces remarques ne nous concernent-elles pas directement. Nous pouvons cependant les rappeler, si l’occasion s’en présente, dans l’église, la cathédrale, le sanctuaire proche de chez nous…
En mai dernier, a eu lieu, à Bruxelles, le mariage princier de Claire et Laurent. Le cardinal Danneels y présidait, accompagné du Père Guy Gilbert. Une page du Messager d’avril expliquait pourquoi le “père des loubards” allait célébrer avec le cardinal de Bruxelles ce mariage princier. La réalité, pourrait-on dire, à dépassé les attentes, car la méditation du Père Guy Gilbert, qu’un lecteur belge a eu la gentillesse de nous transmettre, a dû émouvoir plus d’un téléspectateurs. J’en citerai, en les résumant, deux courts passages : « Valorisez l’amour, l’amour du coeur. Valorisez la fidélité… Valorisez l’enfant qui dort dans le palais de la mère… Valorisez aussi le vieillard qui s’éteint… valorisez ces deux maillons de la chaîne de la vie, le plus petit qui dort dans le ventre de la mère et le vieillard qui s’éteint… Que votre amour soir rayonnant. » Puis s’adressant à tous : « Soyez tous frères et sœurs, de quelque religion à laquelle vous apparteniez… Le monde crève de manque de miséricorde »…
Si le temple du Seigneur, si nos églises, nos chapelles et nos sanctuaires engendrent de telles méditations qui remplissent nos pauvres cœurs humains, merci, Seigneur ! Si, au contraire, ils sont profanés, à qui irions-nous ? « Toi seul, as les paroles de vie éternelle ! »
Que la période des vacances nous remplisse de cette parole, et non des discours plats et vides d’un monde sans âme.