Communication et foi

Peu d’apôtres et de missionnaires ont exercé, comme Antoine de Padoue, le ministère de la parole, par des discours et des écrits, en un espace si court de leur existence (36 ans selon la tradition). Quelqu’un qui aimerait lire ses 76 Sermons dans le texte original latin, y trouverait un vrai régal dans le maniement des citions bibliques, l’abondance des images, le balancement de phrases denses, succinctes, rythmées, qui plaisent à l’oreille et délectent l’esprit. Le Pape a dit en parlant de son style, « il a su présenter l’Evangile dans un langage attrayant ».
Nous célébrons en février la Journée de la Communication. « C’est dans une société marquée par les médias, ont répété les évêques français à Lourdes, que l’Eglise propose aujourd’hui la foi en Jésus, Christ et Seigneur. » Mais comment cette foi est-elle transmise ?
Dans nos relations personnelles, en famille, au travail, dans les conversations, nous hésitons tout d’abord à en parler. Ou bien nous ne savons pas comment la dire à des personnes qui se contentent d’écouter la radio, de regarder la télévision ou de naviguer sur Internet. Ces dernières, sauf quelques exceptions, n’abordent que rarement les questions religieuses, ou en n’en soulignant que le sensationnel et selon l’optique propre au journal.
Dans nos lectures, nous préférons nous-mêmes la distraction à la réflexion, ce qui flatte l’imagination et le sentiment à ce qui nous instruit, les feuilletons à la Bible. Et pourtant Dieu sait si, aujourd’hui, nous avons besoin plus que jamais de consacrer un moment de nos loisirs à la foi, pour mieux la connaître, mais aussi pour éclairer ceux qui, désorientés par tant d’opinions différentes en matière de religion et de spiritualité, cherchent leur voie.
Je ne vous demanderai pas de lire les écrits de saint Antoine, bien que je m’y emploie à en présenter les passages à notre portée. Mais pour l’imiter tant soit peu, il suffirait que nous sachions, comme lui, aimer passionnément l’Evangile et le prendre comme guide de notre pensée et de notre vie.