Une année pour construire la paix
Avec ce premier Messager de la Nouvelle Année, je désire présenter à tous nos lecteurs nos meilleurs vceux de santé, mais surtout de paix et de joie dans le Seigneur. Pour nous chrétiens, c'est lui la source de la vraie paix et de la joie du ccur, parce qu'il nous a réconciliés avec Dieu, notre Père, et a fait de nous des frères, sans distinction ni d'origine, ni de condition, ni d'appartenance sociale. Puissions-nous réaliser cette paix et cette joie dans nos sentiments, nos jugements et nos actes quotidiens, après l'avoir puisée dans la rencontre personnelle et intime avec le Seigneur. En écrivant ces lignes, je pense à vous tous qui etes inquiets pour votre avenir et pour celui des enfants et des jeunes que vous rencontrez. Enfants désemparés de familles déchirées, adolescents sans but, jeunes sans travail. Vos lettres témoignent de ces soucis que vous confiez à saint Antoine pour qu'il écarte tout danger de leur route, et pour que, avec l'attention pour toute détresse qui caractérisa sa vie, il les encourage et les aide à garder confiance dans la vie. J'ai eu l'occasion d'évoquer cette attention de notre saint, ces derniers temps, à la paroisse Saint-Antoine à Tarbes, à l'occasion du centenaire de l'église qui lui est dédiée. Au cours de sa vie, Antoine fut sensible à toute misère et fit tout son possible pour la guérir, en cherchant meme à améliorer les lois sociales. Antoine fut l'inspirateur, il y a cent ans, dans le quartier de l'Arsenal de Tarbes, d'acuvres sociales en meme temps que de nombreuses activités apostoliques. Aujourd'hui encore, Antoine peut etre un stimulant pour inventer des actes d'amour et de solidarité envers les enfants, les jeunes et les adultes qui connaissent de graves difficultés matérielles et peut-etre la détresse morale. L'idéal de justice et de paix, nous le savons, est bien loin des réalités que nous vivons. Les foyers de discorde sont nombreux dans le monde, entretenus pour des raisons politiques, économiques et ethniques. Une question se pose alors à nous: pourquoi subsistent-ils? Pourquoi une civilisation qui se vante d'etre à la pointe du progrès dans tous les domaines se montre-t-elle incapable d'éliminer les injustices et emploie, au contraire, les moyens les plus sophistiqués pour affamer des populations, éliminer et détruire? En pensant à cela, je ne puis m'empecher d'évoquer les voix qui, au cours de la dernière guerre mondiale, s'élevaient pour appeler à la paix mais restaient impitoyablement sans écho et sans réponse. Pourquoi n'étaient-elles pas entendues, si ce n'est parce que les cceurs étaient endurcis dans des projets de destruction, au lieu de se convertir à l'amour? I1 ne dépend certes pas de nous d' éliminer les causes d' opposition pour mettre fin aux conflits qui ensanglantent le monde, mais il dépend de nous de semer des grains de paix: de vivre en harmonie avec notre entourage; de faire taire les querelles et de pardonner les torts; d'obtenir du Christ, par la prière, d'etre nous-memes avec tous les croyants, des constructeurs de paix.
Nous connaissons tous des gestes quotidiens de paix que jeunes et adultes réalisent autour de nous. Que l'année qui cornmence nous aide à les multiplier pour que la paix grandisse, en meme temps que nos efforts pour améliorer la sante et pour vivre plus heureux.