De la nature à Dieu

01 Janvier 1900 | par

Je suis émerveillé, quand j’ouvre les écrits de saint Antoine, de la place qu’il accorde aux plantes, aux animaux, aux oiseaux, et à tous les éléments naturels. La première raison de cet intérêt est l’amour qu’il porte au monde et à ses merveilles. La deuxième, il le dit lui-même, est d’offrir aux lecteurs des images qui les aideront à saisir les réalités spirituelles. La troisième est le rapport de ressemblance qu’il découvre entre la créature et son Créateur. Ce rapport le remplit d’admiration, le pousse à souligner tout ce qui est vrai, beau et bon dans la nature et qui s’offre à lui comme une échelle pour monter vers Dieu.

 

La création, la foi et l’âme fidèle.
Non seulement la nature, mais l’acte même de la création renvoie aux grands mystères de la foi. « Au commencement, écrit Antoine, Dieu créa le ciel et la terre, etc. » (Gn 1,1). Il a créé en six jours, il s’est reposé le septième ; il a recréé les six articles de la foi et promis, le septième jour, le repos éternel. En effet, le premier jour : « Que la lumière soit » renvoie à la Nativité ; le deuxième : « Qu’il y ait un firmament au milieu des eaux et qu’il sépare les eaux d’avec les eaux », évoque le Baptême ; le troisième jour : « Que la terre produise de l’herbe verdissante et portant semence, et des arbres fruitiers donnant des fruits selon leur espèce », rappelle la Passion ; le quatrième : « Qu’il y ait deux grands luminaires au firmament », annonce la Résurrection ; le cinquième : « Dieu a fait les oiseaux dans les airs », l’Ascension ; le sixième : « Faisons l’homme à notre image et notre ressemblance. Il insuffla dans ses narines une haleine de vie…», l’envoi du Saint-Esprit ; le septième jour : « Dieu se reposa de tout ouvrage qu’il avait fait » : à la venue du jugement, nous nous reposerons de tous nos travaux et fatigues.

La nature, figure de l’Eglise.
Le quatrième dimanche après la Pentecôte, Antoine commente le passage de saint Paul aux Romains : La création en attente aspire à la révélation des fils de Dieu… Elle est soumise dans l’espérance. Elle sera, elle aussi, libérée de l’esclavage de la corruption pour entrer dans la liberté de la gloire des enfants de Dieu (cf. Rm 8,19-21). La création, explique Antoine, représente l’Eglise qui aspire à la révélation des fils de Dieu : ceux qui par la foi sont enfants de Dieu, attendent la gloire dans laquelle ils contempleront Dieu face à face (cf. 1 Co 13,12). Cette même Eglise sera libérée de l’esclavage de la mutabilité de ce monde, pour vivre dans la liberté de la gloire des enfants de Dieu.
Saint Antoine a su s’élever des réalités visibles vers les choses invisibles. Des hommes de science – Léonard de Vinci, Copernic, Galilée et tant d’autres – ont scruté les forces de la création pour les mettre au service de leurs frères.
Puisse chacun de nous respecter la nature et en faire son échelle pour monter vers Dieu.

Updated on 06 Octobre 2016