L’Enfant et le pain

 Chers amis,

La Basilique Saint-Antoine se prépare à célébrer, ici à Padoue, la grande journée du 13 juin. Ils seront des milliers à se joindre à nous ce jour-là. Et voyant cette immense foule des pèlerins, une interrogation me vient spontanément à l’esprit :  Pourquoi tant de personnes, de toutes les parties du monde, s’adressent-elles à Frère Antoine ? Pourquoi à lui ? Plus de 770 ans se sont écoulés depuis sa mort, qui ont enseveli dans l’oubli tant d’événements et de personnages en apparence bien plus importants.

Au-delà de ce qui appartient à Dieu seul, ses desseins mystérieux et incompréhensibles, risquons nous-mêmes une réponse.

Certains voient dans un lien aussi profond et intense avec le saint de Padoue, le signe d’un besoin de sacré, d’une recherche de protection, d’une préférence pour des rapports avec Dieu qui aillent au-delà des expressions de l’Eglise officielle. Mais y regardant de plus près, nous pouvons y déceler la force et le sens de la prédication d’Antoine qui se poursuit encore de nos jours. Saint Antoine est pour tous ceux qui s’adressent à lui, le signe de la présence d’un Dieu d’amour dans la vie des hommes ; d’un Dieu attentif à l’homme dans sa situation d’insécurité et dans ses difficultés.

Demander l’aide de Dieu par l’intercession de saint Antoine signifie dépasser toute autosuffisance humaine ; éprouver la présence d’un Dieu qui prend des accents maternels pour parler au croyant d’aujourd’hui.

Et saint Antoine, bien chez lui dans toutes les parties du monde, est précisément l’ami de Dieu et l’ami des pauvres. Sur terre, il porte dans ses bras l’Enfant Jésus, source de la vie, et dans sa main le pain de la miséricorde ; au ciel, il poursuit l’œuvre d’évangélisation – amener les hommes au Christ –, et de charité – secourir les pauvres et défendre les injustices – qui ont caractérisé toute sa vie. Voilà pourquoi saint Antoine occupe une place si importante dans le cœur des hommes.

A tous les pèlerins qui viendront à Padoue le 13 juin et à tous ceux qui célébreront cette fête dans leurs pays, je veux donner l’assurance d’un souvenir particulier sur le Tombeau du Saint de la part de tous les Frères de la Basilique.