Pax Christi : au service de la paix
La paix est un don de Dieu, souligne avec force le père Michel Martin, aumônier de Pax Christi France. Elle a aussi besoin du travail des hommes, et de leur engagement ». Aussi trois grands axes soutiennent-ils son action dès l’origine, en 1945 : l’information et réflexion sur les grands sujets du désarmement, des droits de l’homme, du développement, de la défense de la création et du dialogue. Elles ont lieu au sein de rencontres, de récollections, de colloques qui réunissent les spécialistes de ces questions. La prière y tient également une grande place : ainsi la “Fraternité des Priants” associe l’action du mouvement à la prière des diocèses, des monastères, comme celui de Ligugé, près de Poitiers, et des laïcs : « Nous invitons à prier pour les victimes des conflits mais aussi pour les “fauteurs de conflits” et les artisans de paix », explique le père Martin. Enfin, l’engagement de chacun pour la construction de la paix.
Avec ceux qui vivent les conflits
Pax Christi a des liens personnels avec les pays en conflit, par l’intermédiaire d’abord de ses propres membres. « Ainsi, en Afrique en particulier, c’est à partir de personnes d’origine africaine, du Congo, de Côte-d’Ivoire, du Togo... et d’autres régions d’Afrique, que nous soutenons certains projets. » Autour de Kigali, au Rwanda, par exemple, l’association soutient le projet de construire une petite exploitation agricole et une école éducatrice de paix, accueillant des orphelins. Autre exemple : « L’initiative de la prière permanente pour l’Afrique est partie d’un Africain du Burkina Faso qui vit en France. Nous avons soutenu les initiatives d’aide pour l’Afrique auxquelles il participait. »
En France, suivant les régions, Pax Christi porte son attention sur tel ou tel pays : « A Toulouse, où vivent beaucoup de Rwandais, on s’intéresse plus au Rwanda. A Lille, en raison de liens avec la Colombie, Pax Christi s’occupera plus de ce pays. A Lyon, ce sera l’Algérie, et ainsi de suite... » Dans le diocèse de Poitiers, Henri Lemaistre, délégué diocésain du mouvement, s’attache à la qualité de l’information : « Nous souhaitons que Pax Christi soit plus connu localement. »
Proche et Moyen-Orient
Dans ces pays, le service Pax Christi s’intéresse bien évidemment au conflit israélo-palestinien mais aussi à celui que vit l’Irak. Des responsables informent sur la situation dans cette partie du monde, tout se faisant l’écho des chrétiens qui y vivent. Ainsi, en Terre Sainte, Mgr Sabbah, patriarche de Jérusalem et président international de Pax Christi, ne cesse d’appeler au dialogue et à l’entente entre les différentes communautés : « Seuls le dialogue et la prière peuvent aider à la construction de la paix, dit-il. La vie du chrétien, comme par ailleurs celle de toute personne humaine, est un combat permanent pour le bien et pour une collaboration digne avec tous les frères et sœurs de toutes les communautés et de toutes les religions. »
Pour sortir les chrétiens de l’isolement auquel ils sont de plus en plus condamnés, Pax Christ lance et anime des pèlerinages. « En novembre dernier, nous avons participé au “voyage de visitation aux chrétiens du Proche-Orient” », raconte le père Martin. Ce fut une vraie rencontre entre chrétiens acteurs de paix. Maintenant, nous tâchons de rester proches de ceux que nous avons rencontrés, surtout par l’intermédiaire des jeunes.
En août dernier, un groupe de jeunes adultes s’est rendu en Terre Sainte pour vivre la rencontre et des échanges avec ses jeunes habitants, dont plusieurs ont participé aux JMJ de Cologne. »
Certes, les moyens de Pax Christi France restent limités, mais l’impact du mouvement s’inscrit dans l’ensemble des efforts communs pour bâtir la paix, et « dépasser nos clivages pour collaborer ensemble, dans le respect des personnes, à plus de justice et de paix », conclut le père Martin.
La paix est possible
« Nous sommes convaincus que la paix est possible, malgré tous les conflits, car elle est ancrée dans le Christ. C’est là le fondement de notre espérance…
Nous croyons que cette espérance est au cœur des réalités en apparence les plus pauvres…»
De cette conviction, prennent le départ deux orientations :
* « Etre des révélateurs d’espérance ».
Nous essayons en particulier de repérer les hommes debout,
pour mieux les soutenir ;
* « Etre des semeurs de charité ».
Il s’agit de construire ou de reconstruire l’amour… en restaurant la confiance, en permettant à l’autre d’exister comme personne, par le partage juste qui prend en compte le besoin de l’autre. »
(Extrait des Orientations 2005-2006, par
Marc Stenger, président de Pax Christi France)