Solidarité en temps de crise
Des dons augmentés de 30 % et 142 projets réalisés dans les régions les plus pauvres du monde : les difficultés économiques n’ont pas ralenti l’élan de générosité de nos lecteurs et de tous ceux qui soutiennent les initiatives humanitaires de la Caritas Saint-Antoine. Excellente raison pour nous de jouir, ensemble, d’une année de travail riche en fruits et en progrès humains.
Malgré la crise, la solidarité des lecteurs et des amis du Messager a augmenté : 142 projets en 40 pays, pour un total de 2 306 100 €, contre 1 766 000 € en 2009. Cette augmentation exceptionnelle de 30 % est la donnée la plus importante du bilan de la Caritas Saint-Antoine pour l’année 2010. Cette Œuvre, la fine fleur des œuvres animées par les Frères de la Basilique Saint-Antoine, fête cette année le 35e anniversaire de sa fondation : « 35 ans d’engagements en faveur des plus pauvres, souligne son directeur actuel, le père Valentino Maragno, au premier rang à côté de missionnaires du monde entier, au nom de saint Antoine. Un engagement qui est une récompense pour ceux qui nous soutiennent et qui, dans des moments particulièrement difficiles, nous ont assuré de leur soutien et de leur confiance. »
L’Afrique au cœur
Cette année aussi, notre continent d’élection a été l’Afrique qui à elle seule a absorbé plus de 80 % des dons, pour 79 projets dans les domaines de l’école, de la formation et de la santé. « En Afrique, explique le père Valentino Maragno, nous avons créé un réseau de missionnaires qui nous permet, comme dans une grande mosaïque, de remplacer progressivement les tesselles qui alimentent la pauvreté, en faisant démarrer des microcircuits de développement. Une deuxième raison est que l’Afrique, en particulier la zone subsaharienne où nous sommes le plus présents, est le continent qui n’a pas tiré profit de la globalisation, comme cela s’est produit, en revanche, dans de vastes régions d’Asie. Au contraire, l’Afrique paie le prix le plus cher de la crise globale et de la diminution des aides de la part de la coopération internationale. »
En Asie, nous avons apporté de l’aide à des régions rurales particulièrement sous-développées, en favorisant l’accès aux services primaires et la naissance de petites activités grâce aux microcrédits. L’Inde en a le plus bénéficié, avec 19 microprojets, mais pour 5,5 % seulement des sommes recueillies.
Notre engagement majeur en termes de coût s’est concentré surtout en deux pays : la République Démocratique du Congo et le Congo Brazzaville, zones voisines, qui, à elles seules, ont bénéficié de 17 projets et absorbé 18,5 % des dons. « Cela ne s’est pas fait par hasard, explique le père Valentino. Ces deux pays ont été prostrés par de longues périodes de guerres, qui ont détruit les infrastructures et laissé un index de sous-développement parmi les plus élevés au monde. »
Au Congo Brazzaville nous réalisons actuellement le projet de développement que nous avons présenté aux lecteurs de nos revues à l’occasion du 13 juin 2010. « C’est un projet que nous définissons “multiple”, c’est-à-dire ouvert sur plusieurs fronts, et qui concerne la construction ou la bonification de 80 puits sur tout le diocèse de Nkayi qui compte 450 000 personnes, l’achat d’un bloc de santé mobile pour les villages et la réalisation d’une école professionnelle pour la formation d’artisans. Bref, de l’eau, de la santé et du travail : la colonne vertébrale du développement. Ce projet se poursuit activement : les puits sont en bonne phase de construction et le bloc de santé est déjà à l’œuvre. »
Faisabilité et solidité
Mais des projets comme celui de Nkayi, au coût élevé de 250 000 €, sont exceptionnels : la Caritas Saint-Antoine préfère depuis longtemps des microréalisations, une ou plusieurs dans le même endroit, pour permettre un développement ciblé et graduel. Ainsi 42 % de nos projets coûtent moins de 10 000 €. « Les grands projets sont généralement des modèles de développement, de microsystèmes en faveur des zones particulièrement déprimées, possibles dans des conditions particulières de faisabilité et s’appuyant sur des réalités locales solides. »
Ces microréalisations concernent sept domaines : l’école, la promotion humaine, la santé, l’hygiène et l’eau, la formation professionnelle, l’habitat et les microcrédits. Ainsi l’école bénéficie de 27 % des ressourcespour 40 projets ; la promotion humaine bénéficie d’autant de ressources pour 29 projets qui visent surtout à améliorer les conditions de vie et de travail de petits groupes, comme la mise en place de projets agricoles ou des campagnes de sensibilisation notamment en matière de droits. Le troisième domaine est la santé, avec 29 projets parmi lesquels la création de dispensaires ou de services d’hôpitaux, équipement, formation du personnel, achat de médicaments. De même, les premiers bénéficiaires de la solidarité antonienne sont, selon une tradition déjà établie, les enfants et les jeunes, avec 45 % des projets.
La tendance à sélectionner des projets visant à améliorer les conditions de vie de la population a progressé et concerne cette année 27 % des réalisations. Les projets qui s’adressent aux femmes demeurent eux aussi importants (10 %), ainsi que ceux qui concernent les malades (7,5 %).
Réseaux et méthode
L’attention aux derniers, priorité des priorités de la Caritas Saint-Antoine, est le fruit d’un contact permanent avec l’Église locale : « Je crois, explique le père Valentino Maragno, que notre spécificité est le travail avec les missionnaires et l’harmonisation de tout ce que nous entreprenons avec les activités et les services de l’Église locale. Mais nous travaillons également en réseau avec d’autres ONG, associations et avec les autorités locales. Unir nos forces, mettre en commun les connaissances et les ressources est pour nous la meilleure manière d’obtenir le maximum de résultats avec un coût minimum. »
Mais la méthode de travail est, elle aussi, très importante. « Chaque projet qui parvient à la Caritas est attentivement évalué, concordé avec un référent local et contrôlé à chacune des phases de sa réalisation. C’est cela qui nous a permis de mener à terme avec succès 98 % des projets et de créer des réalités qui durent dans le temps car elles sont prises en charge localement. En outre, nous cherchons à créer de la co-responsabilité et de l’autonomie, véritables leviers du développement. C’est grâce à cela que la Caritas Saint-Antoine a pu offrir, au cours des 35 dernières années, une aide concrète à des millions de personnes, grâce à la générosité de très nombreux lecteurs et amis du Messager de Saint Antoine, miroir du don de l’attention aux pauvres et de la solidarité que nous a légué Frère saint Antoine. »
Le projet en bref
Afrique : 79 projets, pour un montant de 1 462 300 €
Amérique : 22 projets, pour un montant de 352 700 €
Asie : 26 projets, pour un montant de 278 200 €
Europe : 15 projets, pour un montant de 212 900 €
Total : 142 projets pour un montant de 2 306 100 €