Il nous faut renaître de l’eau et de l’Esprit Saint
Au mois de janvier, nous célébrons le baptême de Jésus. Saint Antoine nous aide à comprendre la phrase de Jésus à Nicodème : « En vérité je te le dis, à moins de naître à nouveau de l’eau et de l’Esprit Saint, nul ne peut entrer dans le Royaume de Dieu. » Et il s’agit d’une nouvelle naissance, une naissance spirituelle qui procède de Dieu et de l’Église, pour la vie éternelle.
Saint Antoine va plus loin pour bien comprendre ce mystère. Il se complaît souvent dans des images concrètes et même très matérielles. Ainsi, pour décrire l’action de l’eau dans l’âme du baptisé, il emploie cette comparaison : « Voici trois objets : le feu, la marmite et la nourriture. Le feu brûle autour de la marmite : la nourriture est à l’intérieur de la marmite. Le feu, pendant ce temps, ne touche pas la nourriture, et cependant il la chauffe, la purifie et lui apporte la bonne cuisson. » Et ces trois objets ont un sens bien précis : le feu, c’est l’Esprit Saint ; la marmite, c’est le corps de l’homme et la nourriture dans la marmite, c’est son âme.
Pour Antoine, l’eau versée sur le corps permet de comprendre que c’est l’Esprit Saint qui est infusé à la vie interne du corps par le signe matériel de l’eau. L’eau touche le corps du baptisé comme le feu touche la marmite. Et cela nous indique que l’Esprit est présent à l’âme invisible par l’eau répandue sur le corps.
Lors du baptême de Jésus, l’Esprit est descendu sur le Christ dans le fleuve Jourdain. Cela se passe ainsi à chaque baptême d’un nouveau chrétien ; l’Esprit, par le signe de l’eau, descend dans les fonts baptismaux et il transmet cette force de la Grâce au nouveau baptisé. Et pour mieux préciser l’action de l’Esprit dans la vie du baptisé, Antoine ajoute : « C’est pourquoi le Christ a entendu pour lui et pour ses baptisés ces paroles : Celui-ci est mon Fils bien-aimé. » En effet, nous aussi nous devenons fils de Dieu par le baptême avec le Christ.