Le grain est semé : comment récolter le meilleur fruit ?

Nous entendons ce mois-ci la parabole du grain semé en terre et qui donne du fruit, à condition de tomber dans la bonne terre et non pas dans les épines, les cailloux ou le dur chemin. Mais le texte de l’évangile de Matthieu (13, 3-9) précise que, même dans la bonne terre, le rendement est différent : les graines tombées dans la bonne terre ont donné « du fruit à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un. »



Saint Antoine nous éclaire sur ces taux variables de rendement. « Que toute la terre donc, c’est-à-dire que l’esprit sincère du juste, se prosterne devant toi, Dieu, en esprit et en vérité et dans la contrition du cœur : ceci est le fruit au trentième ; qu’elle te chante, en confessant ton nom et en accusant ses crimes : c’est le fruit au soixantième ; par ces deux actes, nous devons chanter à Dieu durant les six jours de notre vie de labeur ; elle chante pour ton nom, par les pratiques de satisfaction et la persévérance finale : c’est le fruit au centième et parfait. »



Antoine, en bon docteur qui sait enseigner, précise que la vraie conversion n’est jamais terminée ; elle est donc progressive. Nous devons commencer en regrettant nos fautes par un vrai repentir, et alors nous récolterons un fruit minime de trente pour un. Ensuite nous chanterons le nom du Sauveur qui nous pardonne, et nous récolterons un fruit de soixante pour un. Enfin si nous pratiquons de vrais actes de charité, alors oui, nous récolterons un fruit parfait de cent pour un seul grain ensemencé.



Il compare toute la bonne terre à « l’esprit sincère du juste » qui se prosterne devant Dieu par des louanges et avec la contrition du cœur. Soyons donc dans notre vie cet esprit sincère qui nous fera accomplir des actes justes, pleins de cette charité qui plaît à Dieu. Enfin, n’oublions pas qu’il faut être persévérants et ne jamais arrêter nos efforts si nous voulons vraiment goûter ce fruit abondant.