Les cinq doigts du Christ pour guérir notre surdité
Au mois de septembre, nous lisons en saint Marc l’évangile de la guérison du sourd-muet. Jésus l’a emmené à l’écart, loin de la foule et il lui a mis les doigts dans les oreilles, et prenant de la salive, il lui toucha la langue (Mc 10, 33).
Cela permet à saint Antoine d’utiliser un ancien commentaire assez original sur le rôle des cinq doigts de la main. « Les doigts sont appelés ainsi (en latin digiti) parce qu’ils sont correctement unis. Le premier s’appelle pouce (ou pollex) parce qu’il a du pouvoir sur les autres. Le deuxième, salut ou index, parce qu’avec lui, nous saluons ou montrons. Le troisième majeur ou moyen. Le quatrième annulaire parce que c’est sur lui qu’on porte l’anneau… » Et pour le cinquième, on pourrait croire à une plaisanterie ; on le nomme auriculaire, « parce que c’est avec lui que nous nous grattons les oreilles. » (!)
Or, ces petits détails ont tous un sens spirituel ! Car, dit Antoine, « dans la main du Verbe incarné il y a eu ces cinq doigts ». Insistons seulement sur trois d’entre eux. Pour le pouce il précise : « Le pouce, plus court que les autres, est supérieur par sa force et désigne l’humilité du Fils de Dieu qui se fit petit dans le sein de la Vierge Marie. » En effet, Antoine associe la force à l’humilité car la force a été mise de côté par le Fils de Dieu quand il s’est incarné en la Vierge Marie. Pour le troisième doigt il parle de la prédication : « Dans sa prédication, il a été majeur en annonçant à tous le Royaume des cieux… Il mesurait la parole de vie à chacun selon ses capacités. » Et pour l’auriculaire, il a une relation avec les oreilles, car pour Antoine, l’oreille désigne l’obéissance ; en effet pour obéir il faut d’abord écouter et le petit doigt qui gratte l’oreille est là pour stimuler l’observance de la Parole.
Et Antoine conclut ainsi : « C’est avec ces cinq doigts que le Seigneur a guéri la surdité du genre humain. »