Le temps de la mystagogie
Selon la belle tradition des Pères de l’Église, la catéchèse des sacrements comporte trois temps principaux : la préparation, la célébration elle-même, puis le suivi, après la célébration. Cette catéchèse post-sacramentelle vise à « conduire dans l’intelligence des saints mystères » – puisque tel est le sens du terme « mystagogie » en grec, d’agogô, « conduire, guider », et de musterion, « le dessein invisible de Dieu qui se révèle et se rend présent de manière visible », notamment par la liturgie.
L’intelligence des mystères
Le mot « mystère » vient quant à lui de muô, qui signifie en grec « ce qui nous laisse la bouche ouverte d’admiration, tellement c’est beau et c’est grand ». C’est le mystère de l’Incarnation de Dieu qui prend visage d’homme en Jésus, c’est le mystère de l’Église, corps mystique du Christ, qui prolonge à travers l’histoire l’œuvre du Fils de l’homme et lui donne « une humanité de surcroît », ce sont les mystères des sept sacrements par lesquels le doigt de l’Esprit achève notre sanctification et nous conduit dans la vérité tout entière.
Durant le temps pascal
Si la célébration de l’initiation se vit le Samedi saint, afin d’épouser symboliquement le passage de la mort à la vie que le Christ réalise une fois pour toutes et qu’il promet à chacun de nous, la période privilégiée pour la mystagogie s’avère donc être les sept semaines du temps pascal. Durant les cinquante jours de Pâques à la Pentecôte, la liturgie fait en quelque sorte du « surplace ». C’est toujours le même mystère de la Résurrection qui est fêté, et qui culmine dans le don de l’Esprit aux apôtres et à l’Église.
La catéchèse mystagogique, que souhaite le pape François pour la nouvelle évangélisation (La joie de l’Évangile, n. 166-168), offre donc la possibilité de relire les symboles vécus et reçus, d’aller plus avant dans leur compréhension, avec le soutien de la communauté tout entière qui en bénéficie. Elle s’appuie de manière éminente sur les signes liturgiques posés, dont les effets concernent l’ensemble des dimensions de la personne, autant le corps que le cœur, l’esprit et l’âme. Elle ouvre une voie de beauté et de contemplation vers ce Seigneur qui nous enrobe de Sa tendresse et de Sa miséricorde. Elle englobe toutes les générations, les adultes initiant les enfants, les seconds interpellant les premiers. Les plus belles catéchèses mystagogiques sont dues à Jean Chrysostome, Cyrille d’Alexandrie et Ambroise de Milan.
QUIZ
1. Que veut dire le mot « mystagogie » ?
a. Plonger dans l’eau
b. Conduire dans l’intelligence du mystère
c. Ouvrir la porte sainte
2. Quand se vit la mystagogie ?
a. Après la célébration des sacrements
b. Pendant
c . Avant
3. Quel est le temps privilégié par les Pères de l’Église pour leurs catéchèses baptismales ?
a. L’été
b. Noël
c. Le temps pascal
Réponses : 1.b - 2.a - 3.c