Le chemin de la croix
On peut affirmer qu’il n’y eut jamais qu’un seul “chemin de la croix”, celui que le christ a gravi un certain vendredi, selon les récits des quatre évangiles. Relisons ces textes brûlants de souffrances et d’injustices – mais aussi de compassion –, et nous comprendrons mieux de quel amour jésus nous a aimés. Jusqu’au bout, jusqu’à l’extrême, jusque là.
Les premiers chrétiens, souvent persécutés ou clandestins, ont certainement gardé le souvenir vivant de ces lieux bénis, entre le palais du gouverneur Pilate et la colline du Golgotha. Quand l’Eglise a pu jouir de sa pleine liberté, après l’Edit de Constantin en 313, les croyants ont commencé à venir en pèlerinage à Jérusalem, surtout pour la Semaine Sainte, afin de revivre la Passion du Christ en marchant sur le chemin qui l’avait conduit jusqu’à la Croix.
Au Moyen Age, marqué entre autres par les Croisades, les religieux franciscains ont accompagné les pèlerins sur la Via Dolorosa en leur proposant des prières pour les diverses stations. De telles méditations ont ensuite été diffusées dans toute la chrétienté d’Occident à l’intention de celles et ceux qui ne pouvaient pas accomplir le périlleux et coûteux voyage en Terre Sainte. Pour susciter leur dévotion, on s’est mis à placer dans les églises ou même en plein air des images et statues évoquant les divers moments de la montée du Christ jusqu’au Calvaire.
Le nombre des stations ainsi répertoriées a varié. C’est seulement au XVIIIe siècle que les papes ont fixé leur nombre à quatorze, avec les thèmes que l’on sait. Il faut souligner que certaines stations n’ont pas de fondement dans la Bible, comme par exemple la rencontre du Christ avec Marie et avec Véronique ou les trois chutes de Jésus sous le poids de la Croix. A l’inverse, des épisodes bibliques n’ont pas trouvé place dans le chemin de croix traditionnel. Ainsi du pardon au bon larron, de l’échange de paroles entre Jésus, Marie et Jean, et du côté ouvert par le soldat. Dommage !
C’est pourquoi de nouveaux chemins de croix commencent à voir le jour, qui sont construits sur la base solide des images et des paroles bibliques. Et surtout, une quinzième station est d’ores et déjà ajoutée : la Résurrection du Christ. Car le chemin de Jésus ne s’est pas arrêté à la Croix, mais il a débouché sur la victoire de Pâques, qu’il ne faut jamais oublier dans notre méditation, si nous voulons éviter une piété trop doloriste.
Le chemin de la croix, surtout s’il est “revu et corrigé” à la lumière de la Parole de Dieu, est une magnifique occasion, personnellement et en Eglise, de méditer sur le mystère pascal afin de laisser le Seigneur imprimer en nous la mémoire douloureuse de sa Passion pour parvenir avec lui à la gloire de la Résurrection.
QUIZ
1. L’Edit de Constantin date de :
a) 313
b) 513
c) 315
2. Le nombre des stations a été fixé au :
a) Moyen Age
b) XXe siècle
c) XVIIIe siècle
3. Quelles sont les stations qui n’ont pas de fondement
dans la Bible ?
a) La rencontre du Christ avec Marie et Véronique
b) La condamnation à mort de Jésus
c) Les trois chutes de Jésus
1.A – 2. C – 3. A et C