Jésus est présenté au Temple
L'évangéliste Luc raconte que lorsque Jésus eut accompli quarante jours, il fut présenté au Temple, selon la tradition, pour la purification de Marie, comme si Marie, la pleine de grâce, l'épouse de l'Esprit Saint, l'élue du Seigneur qui a donné à Dieu la forme humaine, avait eu besoin de purification !
Mais portons notre regard vers ce petit groupe de personnes qui s'apprête à accomplir dans le Temple un acte d'obéissance à la Loi de Moïse.
Qui est, en effet, cet enfant que cette jeune mère serre, heureuse, contre son sein ? C'est celui qui, dans quelques années sera l'homme le plus important, le plus contesté du monde, le Sauveur, le Messie promis par Dieu et annoncé par les prophètes.
Quelle belle figure que ce vieillard dans le cœur duquel sont profondément gravés, comme dans un livre, les oracles des prophètes ! Il porte les saints désirs d'Israël, l'attente du monde entier qui avançait à tâtons dans les ténèbres de l'ignorance et de la superstition, déchiré par les guerres, les haines, les injustices, les oppressions...
Siméon était parvenu à son grand âge, animé d'un seul et unique désir : voir le Messie promis. Il l'attendait en prière jour et nuit, dans les larmes. Il était comme une lampe allumée qui tremblait avant de s'éteindre, mais le Seigneur lui avait révélé qu'il ne verrait pas la mort, avant de voir le Consolateur.
L'heure vint et Siméon était présent. Un pur hasard ? Non, c'est le Seigneur qui a tout disposé.
En ce moment, règne dans le monde un étrange silence... Durant toute la scène, Siméon seul parle. Ni Marie, ni Joseph ne disent mot. Ni même Jésus, le Verbe de Dieu par qui tout a été fait. Sa bouche est fermée - Dors, petit enfant ! N'interromps pas ton sommeil, Siméon parle pour toi -. L'Enfant Jésus dort, mais son petit Cœur contient le monde entier, toutes les âmes.
Le vieillard, avec une vénération inexprimable l'adore, le prend dans ses mains, l'embrasse tendrement ; son visage est transfiguré de joie, les larmes coulent de ses yeux et baignent le visage du divin Enfant : Merci, Seigneur, mes yeux ont vu le Sauveur, je ne désire plus rien d'autre ...
Mais à ce moment même quelque chose de grave se produit : son visage qui resplendissait de joie, s'assombrit d'une profonde tristesse et sur ses yeux apparaît, comme un éclair, l'épée qui transperce le cœur de Marie, la Passion, la Croix, le Calvaire.
Siméon comprend tout et, par quelques mots, annonce l'histoire tragique qui allait se renouveler, année après année, siècles après siècles, sur la face de la terre.
Siméon, le Seigneur t'a révélé tant de mystères de lumière et d'ombre, de vie et de mort. Cet Enfant, dis-tu, sera pour beaucoup cause de salut, mais aussi, pour beaucoup, cause de ruine.
Marie, l'épée que Siméon a vu transpercer ton Cœur ne cesse de transpercer le cœur de notre Mère, l'Eglise ! Que d'ennemis ! que de persécutions ! que de larmes !
Mais toi, Vierge sainte, Mère de miséricorde, assiste l'Eglise, ta fille. Protège-la, console-la, essuie ses larmes, pense ses plaies. Montre-nous ton visage qui faisait, ici-bas, la joie de ton fils Jésus.