Joyeuse fraternité
Il en va de la politesse comme des ces fleurs discrètes qui passeraient presque inaperçues si elles n’exhalaient pas ce parfum secret et entêtant qui révèle leur présence. Dans une société qui semble préférer tout ce qui est rapide, efficace et immédiat, on pourrait considérer cela comme suranné et ringard, davantage destiné aux grand-mères maniérées, plutôt qu’aux jeunes loups conquérants.
Il ne me revient pas ici de démontrer les bienfaits, sinon la nécessité, de la politesse dans tout ce qui fait notre vie de relation : je me permets de renvoyer aux articles des pages 8 à 14 que nous pourrons approfondir avec beaucoup de profit.
En tant que croyant en Jésus-Christ et frère franciscain, j’aimerais dépasser la dimension des bonnes manières, bien nécessaires pourtant, pour aller à la vraie racine de la politesse. Si je cherche du côté de la foi, je me reconnais fils d’un Père qui m’aime, comme Il aime tous les êtres humains ainsi que tout ce qu’Il crée. Voilà comment je me trouve ainsi pris dans un tourbillon d’amour.
Comment alors ne pas avoir de liens de cordiale fraternité et de respect pour toute personne et tout être vivant avec qui je me reconnais lié par le même amour fondateur ? Il avait bien raison notre Père saint François d’Assise de regarder toute personne, ainsi que tout être vivant, avec un regard de joyeuse fraternité. C’est bien plus que de la politesse.