Église missionnaire
Le prochain voyage du pape en Asie vient fort à propos nous rappeler que notre Église est bien catholique, et donc universelle. Ce rappel semble s’adresser surtout aux Églises de notre vieux continent tenaillé par la déchristianisation. Il en va tout autrement pour l’Amérique du Sud, l’Afrique et l’Asie où l’Église, bien que globalement minoritaire, manifeste une vitalité porteuse d’avenir.
À vrai dire, ce regard tourné vers le large, ce souffle missionnaire prennent leur source dans le dynamisme apostolique du début de l’Église. Cet appel à passer sur l’autre rive l’a toujours soutenue au cours des siècles ; il est même inscrit dans son ADN. Tout cela me fait dire qu’il est illusoire d’espérer de maintenir la foi en organisant une survie souffreteuse : la seule possibilité de vie et d’avenir tient dans le fait d’être aspirés vers la mission, vers le témoignage ardent, poussés par l’Esprit.
Et notre pape François, en vrai jésuite, ne peut que s’inscrire dans l’extraordinaire filiation missionnaire à la suite de saint Ignace de Loyola, de saint François Xavier, de Matteo Ricci, et de tous ceux qui ont ouvert des chemins nouveaux à la foi. Parmi ceux-ci, j’aime rappeler le franciscain Jean de Montcorvin, premier archevêque de Khanbaliq (Pékin), envoyé en Chine dès 1289. Ce franciscain qui a traduit le Nouveau Testament et les Psaumes en mongol, fut le fondateur de la première mission catholique en Chine. Peut-il y avoir d’Église qui ne soit missionnaire ?