Y a-t-il des preuves de la Résurrection ?
Mi-avril, nous vivrons le point culminant de l’année liturgique : Pâques, la résurrection du Christ. Ce grand mystère, si fondamental pour la foi catholique, n’aura pourtant jamais de preuve absolue. Cependant, le linceul de Turin et les autres reliques textiles de la Passion sont des signes surprenants et inexplicables, pas même par les scientifiques, de la Résurrection.
« Le miroir de l’Évangile ». Voici comment saint Jean-Paul II décrivait le Saint-Suaire. Le linceul, conservé à Turin, est un tissu d’ensevelissement de plus de 4 mètres de long et un peu plus d’un mètre de haut. Sur ce tissu, on y voit la silhouette d’un homme, de face et de dos. Beaucoup de détails ne se voient pas à l’œil nu mais ajoutent des preuves à sa véracité : des pollens originaires du Moyen-Orient, de la terre sous les genoux et les pieds, des traces de myrrhe et d’aloès, des traces de sang issu d’un grave traumatisme, des traces de pièces de monnaie de l’an 30 pour fermer les yeux de cette personne. L’image imprimée en négatif sur le linceul de Turin est unique et n’a aucun équivalent dans le monde.
Une énigme pour la science
C’est l’énigme archéologique et scientifique la plus étudiée mondialement. Le linceul est un mystère absolu pour les scientifiques qui ne peuvent donner d’explication rationnelle de son origine. Si l’on a la certitude que ce linge a été en contact avec un corps réel, il n’y a en revanche aucune trace d’intervention humaine, c’est-à-dire de peinture ou de colorant. La science étant incapable de reproduire ce tissu, le mystère de la résurrection du Christ est une explication à la formation de cette image imprimée sur le linceul. Face à ce mystère, les papes s’y sont particulièrement intéressés. Si Jean XXIII a vu dans ce linge le « doigt de Dieu », Paul VI l’a défini comme étant « l’icône de la Passion » et Jean-Paul II a développé cette idée en parlant de « relique la plus splendide de la Passion et de la Résurrection de Jésus ». Benoît XVI a également vu dans cette relique une « extraordinaire icône ». Quant à Pie XI, en 1936, il fut le premier à proclamer que cette image était « non faite de main d’homme ».
Pas fait de main d’homme
Si le linceul est la relique textile de la Passion du Christ la plus connue, il en existe d’autres. En Italie encore, un petit suaire, représentant le visage du Christ, est conservé dans le sanctuaire de Manoppello, village des Abruzzes. Cette sainte face est qualifiée d’acheiropoïète, terme grec signifiant « qui n’a pas été faite de main d’homme ». « Que ce soit à Manoppello ou à Turin », ces images sont aux yeux du père Federico Lombardi, alors directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, « des voies précieuses pour entrevoir » le visage du Christ. Pour le suaire de Manoppello, il est techniquement impossible de peindre ce type de soie. L’apparition du visage sur le voile reste un mystère qui relève de l’inexplicable. Le linceul de Turin et le suaire de Manoppello sont les deux et uniques vraies images du visage du Christ dites acheiropoïètes. Par ailleurs, le visage tuméfié du voile de Manoppello se superpose avec le linceul de Turin et le suaire d’Oviedo, en Espagne.
Remarquables coïncidences
C’est dans la capitale des Asturies, à Oviedo, qu’est conservé le « Suaire du Seigneur ». Une tradition veut qu’il s’agisse du tissu avec lequel a été couvert le visage de Jésus pendant la descente de croix et le transport au sépulcre.
Les enquêtes scientifiques reconnaissent des taches de sang compatibles, par leur groupe sanguin (AB) - groupe commun au Moyen-Orient -, leur emplacement et leur composition, avec celles du Saint- Suaire. Cette coïncidence est remarquable. Une étude médicale menée par le Centro Español de Sindonología (Centre d’étude sur le linceul, le suaire d’Oviedo et autres reliques) a conclu que le suaire d’Oviedo et le linceul de Turin ont recouvert le visage de la même personne, lors de son ensevelissement. Par ailleurs, les mêmes grains de pollen ont été retrouvés sur le suaire d’Oviedo et sur le linceul, fournissant une preuve supplémentaire d’authenticité. La falsification est difficile à imaginer car personne n’aurait pu fabriquer une toile ayant de multiples concordances avec le linceul de Turin.
La quatrième relique textile de la Passion est la sainte tunique, conservée à Argenteuil, en France, qui a été particulièrement vénérée le 2 avril dernier, lors d’une journée de prière incluant une procession et une messe solennelle. Il n’y a pas de preuve absolue que cette tunique soit le vêtement porté par Jésus lors de sa Passion, mais les études scientifiques réunissent des indices tout à fait concordants en faveur de son authenticité. La présence du même groupe sanguin AB et des mêmes pollens sur le linceul de Turin, le suaire d’Oviedo et la tunique d’Argenteuil est troublante.
Sans résurrection, tout s’arrête
La présence de ces reliques vient enrichir le mystère de ne jamais avoir retrouvé le corps du Christ ! « Laissons-nous conquérir par la fascination de sa résurrection », affirme Benoît XVI qui explique que « si, dans l’Église, la foi dans la Résurrection vient à manquer, tout s’arrête, tout se défait ». La lettre de saint Paul aux Corinthiens nous rappelle clairement que « si le Christ n’est pas ressuscité, vide alors est notre message, vide aussi votre foi » (1 Co 15, 14). Selon le pape émérite, la résurrection du Christ constitue la « clé de voûte du christianisme ». Ce grand mystère a « changé le cours de l’histoire » et est « mis en acte dans toute célébration eucharistique ». Cette réalité est encore plus intense pendant le temps de Pâques. La liturgie du temps pascal chante la certitude et la joie de la résurrection du Christ, qui a triomphé définitivement sur la mort.
Enfin, aux yeux de Benoît XVI, le dimanche, jour du Seigneur, est « une preuve très forte de la résurrection du Christ, car seul un évènement extraordinaire et bouleversant pouvait inciter les premiers chrétiens à commencer un culte différent de celui du sabbat juif ». Avons-nous besoin d’autres preuves ?