Une messe pour les défunts ?
Doit-on prier pour les morts ? peut-on faire célébrer des messes à leur intention ? La question est souvent posée, soit par des lecteurs, soit au niveau de la réflexion théologique elle-même. Les uns, en effet, insinuent le doute en disant : leur parcours est achevé ; ou bien, pour des croyants, ils sont déjà auprès de Dieu ou, pour employer une expression biblique, « au sein d’Abraham » ; ou bien, pour les non-croyants, avec la mort, tout est fini ! Personne n’est revenu pour nous dire qu’il y a un au-delà de la mort. D’autres encore évoqueront les différentes formes de communication avec l’au-delà : dialogue avec les disparus, évocation de défunts, transmission de messages, croyance en la réincarnation…
Or, que nous dit la foi ? La prière pour les morts est un héritage de l’histoire sainte : Judas Maccabée a demandé qu’on offrît des sacrifices et des prières pour les soldats tombées dans la bataille, « afin qu’ils fussent délivrés de leurs péchés, car il pensait qu’une belle récompense est réservée à ceux qui s’endorment dans la piété » (cf. 2 M 12, 45).
Jésus, dans l’Evangile, a non seulement redonné vie au fils d’une veuve, à une jeune fille de 12 ans, à son ami Lazare, mais en ressuscitant lui-même il est devenu prémisse et promesse de vie et de résurrection pour nous tous. Et répondant à ceux qui mettaient en doute la résurrection des mors, il a dit : « Dieu n’est pas le Dieu des morts mais des vivants » (cf. Mt 22, 32).
C’est sur cette foi que l’Eglise continue d’offrir des prières pour ceux qui nous ont quittés. Nous prions « afin qu’ils soient délivrés de leurs péchés », pour qu’ils achèvent leur purification, pour qu’ils intercèdent en notre faveur. Une véritable communion d’amour et de prière unit les fidèles de la terre, ceux qui sont au ciel et ceux qui encore se purifient. Et la prière la plus sublime et la plus efficace est précisément celle où le Christ lui-même s’offre en notre nom et avec nous dans l’Eucharistie.
Offrir une messe pour nos défunts, c’est donc non seulement faire un geste en vue de leur libération définitive, mais aussi, et surtout, nous sentir en communion avec eux, en faire mémoire en union avec le Seigneur, présent et vivant sur l’autel, lui-même promesse de purification et de vie pour ceux qui croient en Lui.
Faire célébrer des messes pour les défunts demeure donc, pour les chrétiens que nous sommes, une pratique louable qui mérite d’être maintenue et encouragée.