Un enfant avec cinq pains d’orge et deux poissons
Jésus lève les yeux vers la multitude qui le suit et qui n’a pas de quoi manger. Il stimule ses disciples à ne s’attarder que sur eux-mêmes, sur ce qui leur sert, mais les oblige à se mesurer avec les problèmes de la foule et avec leurs propres limites. Le rôle de la raison, représentée par Philippe – où trouver du pain pour tous ces gens ? – ne trouve pas de solution au problème de la faim des gens. Ni la générosité d’André qui propose les cinq pains et les deux poissons de la besace d’un garçon ne peut résoudre le problème : « Qu’est-ce que cela pour tant de monde ? ». Philippe et André constatent que le problème ne trouve pas de solution. Les cinq pains et les deux poissons ne suffisent qu’au garçon pour quelques jours. Mais ce « peu », lorsqu’il est donné au Christ peut rassasier la foule.
La logique de Jésus va au-delà de notre perspective humaine. Les pains étaient toujours cinq, mais rompus par Jésus ils sont suffisants pour apaiser la faim des cinq mille personnes qui le suivaient.
Dieu peut transformer notre « peu » et rassasier une multitude. Dieu ne nous appelle pas à des actions qui ne sont pas à notre portée, mais à des œuvres qui nous demandent de mettre notre vie entre ses mains. Il se sert d’un petit garçon pour accomplir de grandes choses. Il se sert de notre « peu » pour nous surprendre avec son « plus » et nous révéler sa grandeur. Nous pouvons garder notre besace fermée ou l’ouvrir, découvrir la joie d’être pris et rompus par Jésus Christ, et nous transformer en don dans les mains de Dieu dans une vie conjugale, religieuse ou sacerdotale.
À propos de ces pains, saint Antoine cite les paroles du Qohélet : « Lance ton pain sur les eaux qui coulent et à la longue tu le retrouveras » (Qo 11, 1). Lance ta vie dans le Seigneur et tu la retrouveras multipliée.