Un cœur pour aimer. Une foi à partager
Après la canicule. En ce mois de novembre, nous ne pouvons passer sous silence les images de la canicule de l'été. Non pour accuser - chacun a dû faire, depuis, son examen de conscience -, mais pour répondre à deux questions posées, dans ce numéro, par deux de nos correspondants : nous sommes-nous contentés de désigner des responsables ou avons-nous révisé notre manière d'accompagner les vieux, les malades et les handicapés, dans nos familles, chez nos amis, dans notre voisinage ? (p. 22). Sommes-nous proches de ceux qui, âgés ou isolés, doivent affronter des épreuves très pénibles sa santé ou de survie ? (p. 13).
Un jour, une jeune femme m'a demandé : Ma voisine de palier, ma grande amie, est à l'hôpital, en phase terminale, en soins palliatifs. Elle est seule : personne de sa famille ne lui rend et ne lui a jamais rendu visite. Que puis-je faire pour l'aider ? Il m'a été relativement facile de lui indiquer les marches à suivre. Elle l'a suivie, avec un sincère dévouement, durant le dernier mois et les derniers jours de sa maladie ; elle l'a accompagnée à son incinération, et c'est à ce moment-là qu'elle a rencontré... la famille. C'est dire qu'il a un devoir à remplir, des lois à respecter, mais surtout un cœur pour aimer, sans lequel tout devoir devient une charge et toute loi, une échappatoire.
Karol le Grand. Cette appellation est attribuée au Pape actuel, à l'occasion des ses 25 ans de pontificat, par l'hebdomadaire italien Famiglia cristiana ; de la même manière que l'histoire a donné le nom de Grand au pape Léon 1er, qui a sauvé Rome des barbares d'Attila, et au pape Grégoire 1er qui, par les moines Patrice, Boniface, Colomban, a entrepris d'évangéliser l'Europe.
Notre Messager n'a pas (encore) évoqué cette figure. En raison des délais d'impression, éloignés du XXVe anniversaire de son pontificat (15 octobre). Mais aussi parce qu'il ne pouvait que s'associer, sans rien ajouter, au chœur de célébrations (prières, festivités, presse) qui a accompagné l'événement. Cette discrétion nous a cependant permis de mesurer les différentes harmonies de ce concert commémoratif. Au cœur d'une symphonie quasi unanime dont les instruments évoquaient les aspects multiples et variés de son action, à l'intérieur et à l'extérieur de l'Eglise, les notes d'instruments médiatiques au label chrétien, n'ont pas marqué, au nom de la liberté et du droit à la critique, de le rendre responsable des difficultés actuelles de l'Eglise.
C'est souffrance ! En lisant cela, je pense à ces paroles de Jésus : Toute maison, divisée contre elle-même, ne pourra tenir (cf. Mc 3,25) : c'est en partageant ses soucis et en travaillant à son union, à l'exemple d'un saint de la trempe de saint Antoine, que nous bâtirons l'Eglise.