Terres de saints

Le mois de novembre est celui des saints et des défunts. Les premiers nous impressionnent, les seconds nous émeuvent. Et pourtant, la foi nous les rend proches de nos préoccupations. La préface liturgique des premiers nous dit que « nous trouvons dans leur aide un appui », et en ces temps de crise, nous en avons bien besoin.

Mais nous oublions parfois l’origine de la sainteté de cette multitude d’hommes et de femmes qui ont souvent vécu des situations et des temps difficiles, semblables aux nôtres. La description des six statues de bronze qui ornent le maître-autel de la basilique de Padoue nous interpelle : Justine et Daniel, François et Antoine, Prosdocime et Louis, soit une femme, un diacre permanent, deux frères franciscains et deux évêques. Au-delà des vocations, des époques et des sensibilités de chacun, il y a l’enracinement des valeurs évangéliques dans une culture et un terroir.

Nous verrons les défis lancés à l’Église africaine au cœur de son immense continent et nous rencontrerons l’un de ses plus emblématiques représentants : le cardinal Sarah, ancien archevêque de Conakry aujourd’hui président du Conseil pontifical Cor Unum. La Caritas Saint-Antoine nous emmène en ex-Yougoslavie, où le défi est celui de la réconciliation ; celui de l’Amérique latine concerne l’égalité sociale.

Nous attendons tous des réponses concrètes à ces défis. L’histoire nous livre des exemples d’hommes et de femmes qui ont œuvré pour les relever, et parmi eux, il y a les saints. Ceux du passé et ceux qui viennent en ces terres de défis. La rubrique « Jeunes et foi » a pour titre : « Soyez saints ! » En effet, qui pourrait ne pas souhaiter des mains qui se tendent, des voix qui s’élèvent, des Antoine, des Vincent de Paul, des Thérèse, dans ces innombrables terres en attente d’un espoir et même davantage ? Le saint curé d’Ars ne disait-il pas : « Le monde attend le passage des saints, là où les saints passent, Dieu passe avec eux ! » ?