Terre de Dieu, terre des hommes
Le monde agricole va fêter, lui aussi, son jubilé, le week-end du 11 et 12 novembre. Il le fêtera avec un double regard: vers Dieu qui a fait don de la terre à l’homme pour qu’il la travaille et en vive; vers les hommes, pour réfléchir aux problèmes qui se posent aujourd’hui aux travailleurs de la terre.
Beaucoup d’entre nous vivent peut-être encore en milieu rural, tous nous consommons les produits de la terre, mais peu sont ceux qui vivent de la terre.
Les chrétiens qui réfléchissent en Eglise sur le travail de la terre et la vie des agriculteurs décèlent trois problèmes, en résonance avec les buts du Jubilé. Celui-ci visait, en premier lieu, à réduire les dettes. Graves sont les dettes qui pèsent aujourd’hui sur les pays du tiers monde en majorité agricoles, mais graves sont aussi celles qui pèsent sur les agriculteurs de chez nous, comme le montre le reportage que nous publions dans ce même numéro. Le thème est discuté, des solutions sont proposées: y participons-nous?
Le Jubilé vise également à libérer des servitudes: grandes concentrations qui tuent les petits propriétaires ; concurrence entre tous les pays du monde, qui étouffent les produits traditionnels; cultures transgéniques qui suscitent des craintes.
Troisième visée de tout Jubilé: le repos et la santé de la terre. Qui connaît aujourd’hui l’ampleur de la pollution des terrains et des eaux, souterraines ou de surface? qui sait prévoir où nous amènent la déforestation et l’érosion des sols?
Le message publié par le Saint-Siège à cette occasion s’achève sur deux textes: la Prière des travailleurs de la terre et le Cantique des Créatures de saint François. La première rappelle que Jésus a vécu au contact du monde agricole et en a extrait les plus belles images de ses paraboles. La seconde rappelle que l’homme est frère de toutes les créatures et qu’il doit veiller sur leur conservation et sur leur équilibre. Que tel soit aussi l’objet de notre prière.