Si Madrid m'était conté

22 Juin 2011 | par

 

Les origines de Madrid remontent à la période musulmane de l’histoire d’Espagne. Sa fondation fut ordonnée à la fin du IXe siècle par l’émir de Cordoue Muhammed Ier. Elle passera définitivement sous domination chrétienne en 1132.

En 1217, saint François d’Assise fonde à Madrid le monastère de San Francisco. De nombreux édifices religieux seront construits au cours des siècles, jusqu’à la toute récente cathédrale Santa María La Real de La Almudena.

En 1561, Philippe II décide de s’y installer avec toute sa cour, abandonnant Tolède et faisant de Madrid la nouvelle capitale de l’Espagne. Cette date marque le début du Siècle d’or, une période très riche sur le plan culturel avec des artistes aussi fabuleux que Cervantes, l’auteur de Don Quichotte ou Vélasquez, peintre d’une cour au sommet de sa gloire.

 

Soulèvements, répression, chefs-d’œuvre

Le 2 mai 1808, le peuple de Madrid se soulève contre les troupes françaises de Napoléon qui avait imposé son frère Joseph Bonaparte sur le trône. Cette scène sera immortalisée par Goya, tout comme le 3 mai 1808, le jour de la répression sanglante des Français. Ultra célèbres, ces deux tableaux, le Dos de Mayo et le Tres de Mayo, sont les fleurons du musée du Prado.

Au XXe siècle, Madrid voit l’instauration de la République en 1931, puis la guerre civile à partir de 1936 et la victoire des troupes de Franco en 1939. Ce dernier dirige le pays d’une main de fer jusqu’en 1975. Lui succède l’actuel roi Juan Carlos dont l’avènement coïncide avec la Movida, ce mouvement culturel foisonnant qui allait imposer Madrid au premier rang des villes branchées d’Europe, avec le cinéaste Pedro Almodóvar comme chef de file.

 

Des quartiers animés jour et nuit

Madrid est divisé en plusieurs barrios (quartiers) qui ont chacun une personnalité très affirmée. En voici quelques-uns :

- Atocha : ce barrio doit son nom à la gare d’Atocha, la plus ancienne gare de Madrid. C’est ici qu’ont eu lieu les attentats du 11 mars 2004 qui firent plus de 200 morts. Un monument commémoratif original a été érigé en face de la gare – un grand cylindre et une coupole lumineuse où s’affichent des messages de douleur et de compassion.

Dans le même secteur, se trouve le Centro de Arte Reina Sofía (Centre d’art de la reine Sophie) qui expose des pièces maîtresses de Miró, Dalí ou Picasso, dont on peut voir le célébrissime Guernica.

- Malasaña et Chueca : incontournables pour leurs bars à tapas et leur vie nocturne, ces deux quartiers aux rues étroites ont vu naître la Movida. Des locaux historiques tels que Via Lactea ou Nueva Vision sont toujours en activité.

- Gran Via : la grand-rue est l’avenue la plus importante du centre historique, avec de nombreux services, cinémas, banques, grands magasins. Les bâtiments sont représentatifs du style néo-classique des années 1910-1920 propre à Madrid. Il n’est pas rare d’y voir des embouteillages à trois heures du matin.

- Huertas et Lavapiès : quartiers cosmopolites où l’on trouve des restaurants de toutes les cuisines du monde ainsi que de nombreux théâtres.

- La Latina : quartier bobo où règne une certaine douceur de vivre. On y trouve le Rastro, un marché aux puces en plein air, une tradition vieille de plusieurs siècles.

- Salamanca : quartier résidentiel aux larges avenues, aux abords du grand parc del Retiro, le poumon vert de Madrid. On y trouve la rue la plus chère de Madrid, la Calle de Serrano.

Madrid n’échappe cependant pas à la crise qui a brutalement mis fin au boom immobilier des années 2000, laissant des quartiers entiers presque vides. Cela n’empêche pas les Madrilènes de cultiver un art de vivre convivial qui fait de Madrid l’une des villes les plus agréables à vivre en Europe. 

 

Updated on 06 Octobre 2016