Serions-nous devenus fous ?
Au cours des débats où sont en jeu politique et religion, il arrive d'entendre des affirmations comme celle-ci : la foi ne peut être supérieure à la loi. En même temps, lorsque hommes politiques et décisions de justice sont en conflit, les premiers se défendent en disant: Les hommes politiques sont au-dessus des lois . Nous pouvons dès lors poser la question : Qui est au-dessus des hommes politiques ? Le peuple souverain, bien sûr... Ainsi le veut la bonne vieille démocratie. Mais là, je prends peur ! Car, parmi nous, peuples des humbles, que d'opinions discordantes, et disparates, de plus en plus téléguidées par la télévision, manipulées par les idéologies et les slogans de tous genres. Même lorsque des propositions sérieuses parviennent à la respectable dignité de lois, elles ne passent souvent qu'à une très faible majorité...
Cette cacophonie m'effraie, car elle révèle l'absence de bases solides sur lesquelles fonder, de manière sinon unanime du moins cohérente, notre société et notre vie. Elle me donne le vertige lorsque je médite le psaume 14, verset 1, qui dit : L'insensé (le fou) a dit en son cœur : Il n'y a pas de Dieu, et égrène ensuite les conséquences qui nous atteignent lorsque, précisément, nous rejetons Dieu de nos vies : Ils ont une conduite perverse, abominable... ils se sont fourvoyés, corrompus, pas un ne fait le bien... ils mangent mon peuple comme on mange du pain ... Ces anathèmes ne concernent certainement pas nos législateurs ni notre société, mais tout sage n'ignorera pas que le refus de Dieu peut conduire sur cette pente dangereuse...
Le véritable souci de nos frères les hommes, dit saint Antoine, commence par l'amour de Dieu. Il n'est pas inutile de le rappeler chaque fois que des lois nouvelles touchent aux valeurs fondamentales de l'homme.
Ce numéro de mars reste fidèle à sa diversité : Bible, expériences spirituelles ou sociales, manifestations artistiques, enseignements de saint Antoine, témoignages de foi et de dévotion. Parmi ces sujets, il en est un cependant qui, bien que de dimensions réduites, doit concentrer notre attention en ce temps de Carême : la condition des enfants dans les pays pauvres et l'appel du Pape en faveur des enfants victimes de la faim, de la maladie, de la pauvreté, de la violence et d'abus de toutes sortes.
Saurons-nous voir dans les enfants blessés le visage du Christ ? Aurons-nous le courage de nous associer aux actions qui seront entreprises en leur protection et en leur défense ?