Et si la vie était un long fleuve tranquille ? Sans soubresauts, sans trop de problèmes. De sorte qu’une fois le chemin tracé et la bonne place trouvée, on puisse vivre paisiblement, avec l’espoir que l’avenir ne nous bousculera pas trop… Mais, est-ce bien cela la vie ?
En fait, Dieu nous a créés à son image et, comme lui, il nous veut créateurs. Notre ADN nous dit bien que nous ne sommes pas faits pour nous enfermer dans des niches, si rassurantes soient-elles. Le désir de vivre, de créer, de nous améliorer ne cesse de nous tarauder. C’est vers l’avant, vers l’avenir que nous sommes attirés. C’est ainsi que l’insatisfaction du présent, mais aussi le besoin de quelque chose de plus profond, de plus épanouissant, entraîne des changements qui vont jusqu’à réorienter l’existence. Des nouvelles façons de vivre prennent corps et deviennent comme des conversions, des changements de cap. Nos vies connaissent alors des printemps qui ouvrent à l’avenir.
J’oserais dire que tout cela n’est pas étranger au Carême, avec ses appels à la conversion, et avec l’invitation à réorienter notre vie à la fois vers Dieu et vers les autres.
Et si le Carême devenait alors comme un printemps qui nous fait présager la nouvelle vie qui peut s’ouvrir devant nous ? Une vie qui acquiert une saveur nouvelle où l’amour et la joie du don de soi peuvent enfin nous combler ?