Rencontrer Dieu en marchant
Quand je prends l’avion pour mes déplacements, en une heure et demie je me retrouve à l’autre bout de l’Europe. Mais qu’ai-je vu et découvert, si ce n’est la cohue des aéroports et l’anonymat d’une foule ? Cela me renvoie à notre monde où les moyens de communication sont poussés à l’extrême, mais dans une agitation dévorante et en perpétuelle accélération. Ils créent un rythme de vie et de travail qui ne permet que difficilement de prendre le temps de la rencontre, de l’approfondissement et de l’émerveillement. Comment trouver alors le temps de vivre et de s’épanouir ?
Voilà ce qui me pousse à admirer tous ces marcheurs, très souvent pèlerins, qui quittent leur confort, leurs habitudes et l’agitation harassante de leur vie. Ils se mettent en route et en recherche. Ils ne font pas que se déplacer : au gré de leurs pas, de leurs fatigues, de leurs rencontres, des amitiés qui se nouent, ils sont en recherche de quelque chose de profond. Peut-être d’une vie plus simple et plus humaine, mais aussi — pourquoi pas ? — de Quelqu’un qui les attend sur le chemin ou dans le sanctuaire où ils se rendent. C’est ainsi que, jour après jour, leurs pas deviennent la prière simple du peuple de Dieu en marche sur les routes du monde. Comme tous les pèlerins qui les ont précédés au cours de siècles, ils en reviennent renouvelés et plus vivants.
Bénis soient les pieds des pèlerins : ils sont la prière des chercheurs de Dieu. Ils sont le gage d’une vie neuve et de la plus belle des rencontres : Dieu sera sur leur route.