Regardons l’actualité avec les yeux de saint Antoine

Si nous lisons l’actualité avec le regard que porte saint Antoine sur son prochain – un regard d’attention à ses problèmes et de volonté d’y répondre, nous sommes étonnés des nombreux sujets qui se présentent à nous.

Il y a, en premier lieu, l’Europe élargie, la joie des dix nouveaux membres de rejoindre la maison commune (voir notre article page 14-16), mais aussi les décalages de leurs économies et de leurs législations sociales par rapport à celles des autres pays. Au sein de cette Europe, les chrétiens peuvent et doivent maintenir leur riche patrimoine religieux, animer ses institutions de la force de l’Evangile qui est source de respect pour tous, service des plus démunis. Saine compétition sans individualismes, solidarité sans conflits, paix intérieure et extérieure, respect de la vie à tous ses stades et envers toutes les situations (pauvreté, migration, …), ouverture à Dieu et à la vie spirituelle. Il y a là un souhait, mais aussi un engagement, à la place que nous occupons.

Il y a, pour la mémoire, le souvenir des morts de la Seconde Guerre mondiale, à l’occasion du 60e anniversaire du débarquement sur les côtes de Normandie. Les vétérans s’en souviennent, mais on risque d’oublier les leçons de l’histoire… Plus loin de nous, le Rwanda commémore le 10^e anniversaire du terrible génocide du printemps 1994, avec ses 800 000 victimes… le troisième en 60 ans et qui appelle d’urgence justice et réconciliation.

Il y a enfin, pour nous, lecteurs du Messager, la campagne de solidarité qui, sous la poussée d’une autre actualité aussi tragique, nous appelle à aider les communautés chrétiennes d’Irak qui œuvrent, avec foi et confiance, pour la paix ou… pour la survie, tout simplement.

Cette actualité qui est sous nos yeux chaque jour, n’est pas pour satisfaire une curiosité ou pour meubler nos soirées devant la télévision, mais, au contraire, pour nous empêcher de dormir et nous solliciter, selon nos moyens, à essuyer le plus grand nombre de larmes possibles, redonner une famille à des enfants orphelins, offrir à des religieuses les moyens de soigner des enfants handicapés, empêcher des violences, faire croître l’amour. Un amour, dit saint Antoine, qui doit être vaste comme l’océan et embrasser l’ami et l’ennemi, les grands et les petits, les riches et, surtout les pauvres, les bon et les mauvais, pour que l’homme, et le monde, retrouve parmi l’image du Dieu amour.

La fête de saint Antoine est certainement une journée de prière, d’intercession, mais aussi, j’ose dire, de mobilisation en faveur de tous nos frères en Jésus Christ.